Laos (1)
J30 - Samedi 03 février 2018 – Lao Bao (Vietnam) – Cepon (Laos)
Distance parcourue : 49,29 Km - Moyenne : 14,74 Km/h
Dénivelé montant : 344 m - Pente montante Maxi : 5 %
Dénivelé descendant : 365 m - Pente descendante maxi : 5 %
Altitude départ : 221 m - Altitude arrivée : 200 m - Altitude Maxi : 253 m
https://www.bikemap.net/fr/r/4303481/#/z10/16.6566953,106.405875/google_roadmap
C’est encore le réveil qui me tire du sommeil à 8 heures ce matin. Comme les jours précédents il fait gris et pas très chaud mais la fenêtre de la chambre est face au vent et c’est lui qui apporte la fraicheur actuelle. Je pense d’ailleurs que la période est particulièrement froide dans cette région car j’entends régulièrement depuis plusieurs jours des gens me dire « very cold ». Le vent est frais c’est vrai et les nuits aussi sont fraiches (entre 10 et 12 °C d’après la météo). La journée la température est très acceptable lorsqu’il ne pleut pas. Il doit faire autour de 20 °C lorsque c’est couvert et un peu plus lorsque le soleil perce. C’est presque idéal pour faire du vélo à condition de ne pas partir trop tôt le matin. Cette dernière condition explique mes horaires de réveil tardifs de ces derniers jours.
Confirmation de la vague de froid actuelle par le courrier du Vietnam. A ce que je constate le Laos est également touché par des températures anormalement basses https://www.lecourrier.vn/un-froid-vif-frappe-les-provinces-montagneuses-du-nord/454622.html
Je quitte l’hôtel vers 9h30 et je prends mon dernier petit déjeuner Vietnamien pour cette partie du voyage. Je me dirige ensuite vers le poste frontière qui est à deux kilomètres environ. Avant d’y arriver je suis assailli par des jeunes femmes qui proposent du change. Elles ont de grandes sacoches pleines de billets. J’essaie de demander combien elles donnent de kips pour un Euro. Les réponses se font avec un chiffre inscrit sur la calculatrice. Je pense que l’on ne se comprend pas car les chiffres varient de 600 à 800. J’ai regardé hier soir et un Euro vaut un peu plus de 10 000 kips. J’aurai pu prendre du temps pour mieux me faire comprendre mais je me dis que j’utiliserai ma carte de crédit car nous sommes samedi. J’ai des kips de l’année dernière qui devraient me permettre de tenir environ trois jours et ce soir je serai dans une petite ville où il y a de fortes chances que je trouve un distributeur de billet. Je continue donc ma route vers le poste frontière.
Les formalités de sortie du Vietnam sont simples. Il suffit de donner le passeport et d’attendre. La connexion ne doit pas être très rapide et cela prend environ 5 minutes. Je continue vers le bâtiment suivant que je crois être le contrôle d’immigration Laotien. Je me trompe c’est juste un guichet pour le contrôle des passeports à l’entrée. La demande de visa laotien se fait au même niveau que le contrôle de sortie vietnamien. C’est juste de l’autre côté de la route. C’était probablement écrit quelque part mais j’ai l’habitude de postes frontières distants d’une ou plusieurs centaines de mètres dans cette région.
La demande de visa est plus rapide qu’en 2015 à Cha Lo (poste vietnamien, je ne me souviens plus du nom de l’entrée au Laos) où nous avions attendu deux heures la personne chargée de délivrer les visas. Ici tout le monde est à son poste, somnolant mais à son poste. Il y a deux personnes pour le visa. Une qui vérifie le formulaire de demande de visa et saisie les informations sur le système informatique et une autre qui colle le visa sur le passeport et tient la caisse. Le visa coûte 35 USD. C’est le prix depuis quelques années mais bizarrement on ne nous a demandé que 30 USD l’année dernière. Il faut ensuite payer 1 USD pour « overtime charge ». Je croyais que ce n’était que le dimanche mais ce doit être valable pour le samedi aussi. Tout le monde paie et un reçu numéroté de 10 000 Kips est délivré. Je ne sais pas comment ils font leurs comptes mais 1 USD = 8 217 kips aujourd’hui. C’est avantageux pour moi alors je donne un dollar et je passe au guichet suivant qui délivre le tampon d’entrée.
Les choses se compliquent un peu ici car il y a des personnes qui arrivent avec chacune plusieurs passeports. Ce doit être des chauffeurs de minibus ou des gens qui proposent aux touristes de faire les démarches à leur place. Leurs passeports sont tamponnés en priorité et le mien reste en attente. Ces gens sont peut-être connus des agents d’immigration et il y a probablement un petit billet dans le passeport pour accélérer les choses. Mais ce n’est peut-être pas cela car après une dizaine de minutes l’agent sort du bureau et me fait signe de le suivre. Il entre dans le bureau de contrôle de sortie coté vietnamien et me dit qu’il a un problème avec son ordinateur. Il s’installe devant un ordinateur libre et semble satisfait du résultat. On revient vers l’immigration laotienne et après quelques minutes je récupère mon passeport tamponné avec date de sortie au maximum le 4 mars 2018.
Pendant ce temps les nuages se sont un peu dispersés et le soleil fait de fréquentes apparitions. Je suis venu avec une veste et un pantalon polaire pour le cas où il aurait fallu attendre en plein vent. Cela n’a pas été le cas mais au moins je n’ai pas eu froid. Je me dirige donc vers un petit temple bouddhiste qui surplombe un peu la route pour me mettre dans une tenue plus adaptée.
Lorsque je prends la route il est déjà 11h30. Ce sera toute la journée une bonne route très peu fréquentée mais avec quand même quelques rares gros camions qui roulent beaucoup trop vite sur cette route où il y des enfants qui jouent et des animaux en liberté qui peuvent traverser à tout moment. Les paysages sont agréables et il y a beaucoup de plantations de bananiers au bord de la route. Les maisons isolées sont le plus souvent en bois et très rudimentaires. Les gens qui y vivent ne doivent pas avoir très chaud les nuits en ce moment. Beaucoup d’ailleurs se tiennent chaudement vêtus autour d’un feu. Les conditions météo un peu rudes du moment ne leurs enlèvent pas le sourire et je dois aussi répondre à des centaines de « sabady » (bonjour).
Je m’arrête vers 13 heures pour déjeuner avec une bonne assiette de riz et viande de porc (15 000 Kips).
Le parcours n’est pas plat mais aujourd’hui le vent est le plus souvent favorable et j’avance sans faire beaucoup d’effort. Juste avant Cepon il y a un pont sur lequel je m’arrête pour faire des photos. Je suis rapidement rejoins par deux jeunes filles qui veulent poser à côté de moi.
La « ville » commence juste après le pont. J’en fais le tour et vois plusieurs hôtels et guesthouses. Je demande d’abord au plus grand hôtel. Les chambres les moins chères y sont à 80 000 Kips et cela va jusqu’à 160 000 Kips (je crois mais je ne suis pas certain). Je visite des chambres à 120 000 – 100 000 et 80 000 kips. Je ne vois pas trop la différence mis à part une salle de bain plus grande dans les chambres les plus chères. La chambre à 80 000 kips me convient parfaitement et en plus elle est dans un bâtiment en dessus de l’hôtel qui est le plus exposé au soleil. C’est peut-être un inconvénient lorsqu’il fait chaud mais en ce moment c’est un avantage. Je pense que j’aurai pu trouver moins cher dans les petites guesthouses mais la différence n’aurait pas été importante.
Après la douche je me dirige vers une boutique que j’ai repérée et qui vend des cartes SIM identiques à celles que j’avais l’année dernière. J’ai mis ma carte SIM de l’année dernière dans le téléphone hier soir. J’ai essayé aujourd’hui de vérifier les données disponibles. Normalement il ne devrait pas y en avoir et je m’attendais à un message me disant cela. Au lieu de cela le message en retour me dit que le numéro est inconnu. Pendant que j’avais du wifi hier soir j’ai utilisé Google traduction (pas possible hors ligne avec le laotien) pour traduire un texte qui donne l’historique de ma carte SIM. Je le fais lire à l’homme qui tient la boutique. Il comprend tout de suite la situation et entre une autre code qui renvoie un message disant que j’ai 5 000 Kips sur mon compte. C’est bien ce qui me restait en quittant le Laos l’année dernière. Il me vend un coupon à 10 000 Kips (environ 1 Euro). Je fais le code pour les charger sur mon compte et ensuite celui pour les transformer en 1,5 Go utilisable pendant 7 jours. Je suis immédiatement connecté à Internet et je reçois mes messages. J’achète un deuxième coupon car il faudra que je recharge dans une semaine. Il m’en faudra probablement encore deux autres mais j’ai encore 14 jours pour les acheter et il y a des boutiques qui en vendent dans tous les villages.
Il y a une banque qui fait du change à l’entrée de la ville mais elle est fermée le week-end. Il y a aussi un distributeur de billet qui accepte les cartes Visa et Mastercard presque en face de la boutique où j’ai acheté mon coupon de rechargement pour Internet. J’essaie de retirer d’abord 1 500 000 Kips. Tout se passe normalement mais les billets ne sortent pas et un message me dit que l’opération a été annulée en m’invitant à essayer plus tard. J’essaie à nouveau en demandant cette fois-ci 1 000 000 kips. J’ai le même résultat. Avant le début du voyage j’ai demandé à ma banque de débloquer ma carte pour les pays où je devais me rendre. J’espère que cela a bien été fait et aux bonnes dates. J’ai déjà eu ce problème au Mexique avec certains distributeurs mais c’était dans des villes où il était facile d’essayer dans un autre distributeur. Ici il n’y en a qu’un alors je ne peux pas vérifier si cela vient de ma carte ou du distributeur. Il va falloir que je règle ce problème d’argent avant d’aller plus loin car dès demain je m’enfonce dans la campagne profonde où il y a peu de chance que je trouve une banque qui fait du change ou un distributeur. Je vais donc essayer de nouveau demain au distributeur. Si cela ne marche pas je peux aussi essayer de changer les Bahts que j’ai apportés. Cela porterait mes réserves d’argent à six jours environ. La dernière solution qui est peut-être la meilleure serait de rester une nuit de pus ici et de faire du change à la banque lundi matin.
Pour demain ce sera donc soit une journée de repos et de visite des environs soit environ 50 kilomètres jusqu’à ban Boung. Je ne suis pas certain que la route soit goudronnée après avoir quitté la route 9E au kilomètre 5 environ. Il faudra aussi que je fasse quelques réserves de vivres pour le cas où je serais obligé de dormir sous la tente et de me nourrir avec ce que je transporte. Pour toutes ces raisons je privilégie pour l’instant l’option d’une nuit supplémentaire à Cepon afin de partir lundi avec de l’argent dans les poches et de la nourriture dans les sacoches.
J31 - Dimanche 04 février 2018 – Cepon (repos)
La nuit ne m’a pas fait changer d’avis et je reste à Cepon aujourd’hui de façon à pouvoir changer de l’argent à la banque demain matin. C’est l’option qui me semble la plus sûre pour ne pas me trouver le porte-monnaie vide dans un lieu où personne n’acceptera une autre monnaie que les Kips.
Je me réveille vers 8h30 mais j’attends sagement que le réveil sonne à 9 heures pour sortir du lit. Il fait encore frais mais le ciel est bleu et le soleil brille. C’est déjà cela mais le vent glacial est toujours aussi fort. Je traine un peu sur Internet pour attendre qu’il fasse un peu plus chaud. Vers 10h30 je fais une nouvelle tentative de retrait avec ma carte et je repars encore sans argent. Je passe ensuite à la réception pour dire que je reste une nuit de plus et payer.
Ceci fait il est déjà 11h30 et je m’installe à la table d’un restaurant qui est presque en face de l’hôtel pour déjeuner. Il y a une petite supérette a côté. Je fais quelques courses en prévision de jours maigres qui risquent d’arriver bientôt (biscuits, onze soupes chinoises, 16 doses de nescafé).
Puisque j’ai du café soluble et que j’ai envie d’en boire c’est l’occasion de tester la compatibilité des recharges de gaz achetées au Vietnam avec le réchaud et l’adaptateur achetés en France L’hôtel dont les chambres sont réparties sur plusieurs bâtiments avec cours, escaliers, tables, etc. se prête bien à cet essai. Je ne m’installe pas sur une table car le vent y souffle trop fort mais dans un endroit abrité et confortable. Les bouteilles à valves sont parfaitement identiques à celle que j’avais testée avant le départ et tout fonctionne bien. Je n’ai pas chronométré mais le réchaud est puissant et l’ébullition rapide. Après avoir bu deux cafés je fais quelques photos de l’ensemble pour partager mon expérience de matériel de cuisine de campagne. Je mettrai quelques détails sur le site ce soir http://cyclovttasiesudest.e-monsite.com/pages/avant-le-voyage/velos-et-bagages.html
Je vais ensuite en « ville » en vélo car la transmission a souffert de la pluie, du sable et de la boue et elle a un grand besoin de nettoyage. J’ai repéré un réparateur de moto à qui j’achète (5 000 Kips, un peu cher) une petite bouteille d’essence. Je me suis muni de deux brosses à dents d’hôtel et j’entreprends le nettoyage des pignons, galets et de la chaine. Je nettoie aussi les plongeurs de la suspension qui commencent à avoir quelques traces de rouille superficielle. Tout cela suivi d’un bon graissage avec de l’huile que j’ai dans mes bagages et pas avec l’huile de vidange que me proposait le mécanicien moto.
Le nettoyage de la mécanique ça salit un peu et je rentre à l’hôtel pour me nettoyer et prendre la douche. Ensuite j’englouti une papaye que j’ai acheté après avoir terminé l’entretien du vélo. Ceci fait il est l’heure de penser au dîner. Hier soir j’ai acheté sur un marché au bord de la route deux barquettes de riz, saucisses, crevettes (5 000 Kips la barquette) qui étaient excellentes. Je retourne donc aujourd’hui au même endroit et j’y retrouve les mêmes vendeuses avec les mêmes produits. En plus des deux barquettes de riz, saucisses, crevettes j’achète un poisson (10 000 Kips) et une mangue (5 000 Kips). En rentrant je croise un couple de « seniors » que j’ai vu occupé à rentrer leurs vélos dans une chambre à l’hôtel. Nous engageons la conversation. Comme moi ils arrivent du Vietnam où ils ont eu la pluie et des températures basses. Ils cherchent un restaurant pour ce soir. Je n’en ai pas vu et celui où j’ai mangé à midi est fermé ce soir. Je ne peux donc pas les renseigner mais la « ville » est petite et en faire le tour ne prend pas beaucoup de temps.
Arrivé à l’hôtel je réserve la mangue pour demain matin mais je dévore le poisson et le contenu des deux barquettes. Tout est très bon. Cela fait beaucoup de nourriture ingurgitée en une fois mais je fais des réserves en vue des jours prochains pendant lesquels la nourriture risque d’être moins abondante.
Voilà ma première journée de repos complet passée dans un endroit calme où il n’y a rien de particulier à faire autre qu’observer la vie de tous les jours des gens qui vivent ici. Je pense que c’est ce que je préfère et je reste de moins en moins longtemps dans les endroits bondés de touristes et de toute une faune commerçante plus ou moins bien intentionnée.
Au programme demain il y en premier le passage à la banque et ensuite le parcours prévu fait environ 50 kilomètres. Il quitte la route 9A au kilomètre 5 environ pour prendre une route tracée en blanc sur les cartes Google. Ce peut donc être une bonne route goudronnée ou une piste presque impraticable. La carte Google indique aussi une guesthouse à l’arrivée mais pour cela aussi rien n’est sûr. Il n’est pas rare que les hébergements ne soient pas placés au bon endroit. Je pense que ce sont les propriétaires qui les placent et qui font des erreurs. Dans les pays où les voitures ou motos Google sont passées on peut vérifier avec street view mais ces véhicules ne semble pas avoir été autorisés à filmer l’environnement des routes vietnamiennes et laotiennes.
J32 - Lundi 05 février 2018 – Cepon - Vilabouly
Distance parcourue : 50,31 Km - Moyenne : 12,16 Km/h
Dénivelé montant : 552 m - Pente montante Maxi : 12 %
Dénivelé descendant : 523 m - Pente descendante maxi : 9 %
Altitude départ : 200 m - Altitude arrivée : 229 m - Altitude Maxi : 253 m
https://www.bikemap.net/fr/r/4304970/#/z11/16.8381155,106.07505/google_roadmap
La banque n’ouvre qu’à 8h30 et c’est donc à cette heure-ci que le réveille me tire du sommeil. Le ciel est plutôt couvert ce matin. Le vent est toujours présent mais moins froid qu’hier. Il fait20 degrés dans la chambre et à l’extérieur lorsque je sors vers 9 heures.
Je me dirige vers la banque qui est à environ trois minutes à pieds. Il y a une personne qui surveille à l’extérieur lorsque la banque est fermée (c’était le cas samedi et hier) et lorsqu’elle est ouverte il surveille depuis l’intérieur assis près de la porte. Lorsqu’un client arrive il se lève pour lui ouvrir la porte. Pour l’instant je suis le seul client et j’ai les deux guichetières pour me servir. Aujourd’hui on a 9 930 Kips pour un Euros et 8 255 Kips pour un USD. Le change en Euros est un peu plus avantageux pour moi. J’ai regardé le cours avant de venir et vendredi c’était 10 288 kips pour un Euro. La banque prend donc environ 3,5 % de marge. Les changeurs sont souvent moins gourmands. Je ne change donc que 200 Euros. Cela devrait me suffire jusqu’à Phonsavanh où j’espère trouver des changeurs avec un taux plus favorable si l’Euro ne faiblit pas d’ici là.
Ensuite je prends mon petit déjeuner dans le même restaurant qu’hier matin et je rejoins l’hôtel pour me mettre en tenu de vélo et faire mes sacoches. Je prends la route vers 10h50.
Comme prévu je quitte la route 9E vers le kilomètre 6 environ. L’intersection se trouve dans un village où il y a aussi des guesthouses. La route que je prends alors est goudronnée et bonne au début. Elle sera goudronnée sur tout le parcours mais avec beaucoup de trous et parfois le goudron a totalement disparu. Le parcours n’est pas plat. C’est tout en montées et descentes avec des pentes le plus souvent entre 6 et 8%. Comme elles ne sont jamais longues cela reste un parcours facile. Il y peu de circulation mais parfois je croise des convois de 4 à 8 gros camions ou camions citernes. Ils sont toujours précédés par une voiture. Lors d’un croisement sur un pont il faut que je m’arrête avant le pont pour les laisser passer car il n’est pas assez large pour que j’y croise un camion sans risque. Cela se reproduit sur une portion de route mauvaise où les camions zigzaguent pour éviter les gros trous. Sur trois convois croisés j’ai donc dû m’arrêter deux fois pour leur laisser la place. Les bornes kilométriques indiquent parfois « Sepon* Mine » et c’est probablement la présence d’une mine (de quoi ?) qui explique ces convois de camions. Je trouve d’ailleurs un gros chantier à seulement 5 ou 6 kilomètres de ma destination. Il y a même une large route perpendiculaire à celle que je suis qui est en construction. Et le plus surprenant ce sont les feux tricolores à l’intersection d’une petite route en mauvais état et d’une route en construction.
*Le nom de la ville avec nos caractères est parfois écrit Cepon ou Xepon ou Sepon mais le nom est aussi écrit avec les caractères laotiens que je suis incapable de lire et à partir desquels je suis donc incapable d’émettre un son.
Du côté de la météo le ciel reste couvert toute la journée avec de rares éclaircies. C’est le matin qu’il fait le plus chaud. Le thermomètre monte jusqu’à 26 °C lorsque le soleil se montre un peu. Vers midi le vent devient beaucoup plus frais et la température tombe à 18 °C. Je m’arrête pour déjeuner vers 13h30 et à seulement 6 kilomètres de ma destination. Le patron du restaurant me dire encore « very cold ». Je pense que cette fraicheur est exceptionnelle pour cette région. Les gens qui vivent pour la plupart dans des maisons faites de planches disjointes qui laissent passer le vent doivent souffrir du froid la nuit.
Ensuite j’arrive rapidement à la « ville » de Vilabouly. Il y a une grande guesthouse dès les premières maisons mais ma trace préparée continue encore deux kilomètres environ. Comme j’ai fait peu de distance aujourd’hui je la suis pour voir ce qu’il y a au bout. Dans le pire des cas je devrai juste revenir en arrière de deux kilomètres. Je trouve encore quelques guesthouses en chemin et ce qui ressemble le plus à un centre-ville est bien au bout de ma trace. Il y a aussi une guesthouse presque à l’emplacement indiqué sur les cartes Google mais elle est très exposée au vent et j’ai vu un autre bâtiment avec des numéros au-dessus des portes. Il n’y a pas de panneau « guesthouse » ou « hôtel » mais j’y entre pour demander. Il y a une petite pièce pour un gardien. Il se trouve à l’intérieur occupé avec son smartphone au chaud sous une couche de couvertures. Il comprend tout de suite ce que je veux et sort avec une clé de chambre pour me faire visiter. La chambre est tout à fait convenable. Il n’y a pas la climatisation mais elle est tout à fait inutile en ce moment. Il n’y a pas non plus de wifi mais j’ai la 4G avec ma carte SIM. Le plus important c’est l’eau chaude pour la douche et il y a ça. Il n’y a que deux marches pour accéder à la chambre et je peux mettre mon vélo à l’intérieur. Sinon il aurait pu rester dans la cour joliment dallée mais je préfère le rentrer. Cela m’évite d’enlever les bidons et de vider toutes les petites sacoches qui restent sur le vélo. La chambre est à 50 000 Kips.
Il y a quelques restaurants au bord de la route principale où souffle un vent glacial lorsque je sors diner vers 18h45 d’une tranche de poisson au bouillon et d’une assiette de riz (10 000 Kips).
Demain je continue environ 45 kilomètres sur la route actuelle. Ensuite c’est un peu l’inconnu car j’ai prévu de suivre une petite piste visible sur Google Hertz qui rejoint ensuite ce que je pense être un chemin qui conduit à des villages dont le plus gros se trouve au kilomètre 70 environ. Ce parcours me permettrait de rejoindre la route 1E en 135 kilomètres environ depuis l’endroit où je suis ce soir. Il me faudrait faire plus du double si je continue sur la route actuelle jusqu’à la 1D puis la 13 pour revenir sur la 12 vers la 1E. Comme il a une rivière à traverser pour rejoindre le chemin je ne suis pas certain de pouvoir passer et il se peut que je doive changer mes plans et rallonger mon parcours. Si je peux suivre l’itinéraire prévu il est assez probable que je ne trouve pas d’hébergement demain et que je sois obligé de dormir sous la tente. La température actuelle n’est pas idéale pour faire du camping mais avec le duvet cela devrait aller.
J33 - Mardi 06 février 2018 – Vilabouly - Nongtat
Distance parcourue : 71,04 Km - Moyenne : 12,65 Km/h
Dénivelé montant : 443 m - Pente montante Maxi : 11 %
Dénivelé descendant : 487 m - Pente descendante maxi : 11 %
Altitude départ : 229 m - Altitude arrivée : 185 m - Altitude Maxi : 259 m
https://www.bikemap.net/fr/r/4305769/#/z10/17.0776002,105.689935/google_roadmap
Je me réveille encore à 8 heures ce matin. Il fait 16 degrés dans la chambre et un peu plus chaud dehors et c’est grand ciel bleu ce matin. Je fais mes sacoches et cela prend un peu plus de temps que d’habitude car la couverture n’était pas très épaisse et j’ai sorti le duvet hier soir. C’était une bonne idée car j’ai dormi 9 heures d’une traite.
Je prends la route vers 8h50 et je boude les étals de nourriture qui sont sur les côtés de la rue principale à cause du vent qui donne une impression de froid. Je pense manger après avoir fait quelques kilomètres pour me réchauffer. Après deux kilomètres la route n’est plus goudronnée mais reste bonne et large. L’absence de goudron n’est donc pas un problème pour rouler en vélo mais il sera probablement plus difficile de trouver un restaurant sur le bord de cette voie peu fréquentée. La route était goudronnée hier probablement pour la mine et les gros véhicules qui vont avec. C’est aussi probablement ces gros véhicules qui abiment détériorent le goudron. La route de terre d’aujourd’hui est en bien meilleur état malgré quelques passages un peu caillouteux ou en « tôle ondulée ».
Il y a des petits villages assez rapprochés et des écoles qui m’obligent parfois à forcer l’allure pour faire le jeu des enfants en vélo qui veulent toujours faire la course ou suivre pour ceux qui n’osent pas doubler. Ceux qui doublent réduisent l’allure ensuite tout en gardant une dizaine de mètres d’avance quelle que soit ma vitesse et c’est la même chose pour ceux qui suivent. De cela je déduis qu’ils sont capables d’aller plus vite que moi avec leurs vélos basiques sans vitesses mais aussi sans bagages. Je suis donc rapidement échauffé mais il n’y a pas de restaurant pour manger. Vers le kilomètre 10 je m’arrête à une petite épicerie. Il y a un panier de riz gluant sur la table. J’en achète 500 grammes pour 5 000 Kips. Il n’y a rien pour peser et c’est à l’œil et à la main que cela se fait. J’ajoute quelques sucreries et des galettes de riz soufflés qui pourront faire mon repas de midi si nécessaire. C’aurait été mieux si j’avais acheté une ou deux brochettes avant de quitter la ville ce matin. Je ne l’ai pas fait à cause du froid et aussi parce qu’hier soir j’ai vu pas mal de barbecues où il y a avait des morceaux de viande qui grillaient avec des gigots qui auraient pu être du lapin. La viande était appétissante et dégageait une bonne odeur en cuisant mais à côté des morceaux de viande il y avait la queue de l’animal. C’était une queue ronde et allongée trop petite pour être celle d’un porcelet et les cuisses qui grillaient à coté étaient aussi trop petites. Je suppose donc que c’était du rat. J’en ai probablement déjà mangé sans le savoir mais c’est une autre chose que d’en acheter tout en sachant de quoi il s’agit. Ma présence à l’épicerie a attiré une bande de gamins. Je pourrais m’asseoir ici pour manger mais je sais que si je le fais ils vont rester là à me regarder. Je préfère trouver un coin pour manger tranquillement plutôt que sous le regard d’enfants qui n’ont peut-être pas tous mangé ce matin.
La route de terre est large et bonne jusqu’à un gros village qui est au kilomètre 30 environ. Ensuite c’est moins large et je dois me serrer un peu lorsque je croise une des rares voitures qui circulent ici. L’état du chemin est variable mais dans l’ensemble c’est plutôt bon. C’est très sec et donc poussiéreux sur tout le parcours. C’est un peu salissant mais quand même préférable à la boue.
Comme prévu je quitte la route vers le kilomètre 47 pour suivre un petit chemin qui part sur la droite en direction de la rivière. Le chemin est très sableux et cela m’oblige à pousser le vélo sur quelques centaines de mètres. Il y a des enfants qui jouent à l’intersection. Ils me suivent et me rejoignent facilement puisque je dois pousser un vélo chargé dont les roues s’enlisent dans le sable. Ils sont accompagnés de deux garçons plus âgés qui sont en vélo et qui engagent la conversation en anglais. C’est assez basique, ils veulent savoir ma nationalité et me répondent qu’ils sont étudiants laotiens, ça je l’avais deviné avant qu’ils ne le disent. Pour dire quelque chose je demande s’il y a un pont pour traverser la rivière. Ils me répondent que oui. Cela aussi je l’avais deviné car une voiture tous terrains m’a dépassé juste à l’intersection et s’est engagée sans hésiter sur le chemin sableux qui s’enfonce vers la rivière. Je prends congé des deux étudiants et je m’engage aussi dans la tranchée poussiéreuse qui descend vers la rivière. Les deux étudiants font demi-tour et les enfants un peu peureux qui étaient restés un peu en retrait me suivent à distance. J’aperçois rapidement le pont de bois. La construction est légère mais puisque je ne vois pas la voiture c’est donc qu’elle est passée. Il y a une barre en travers pour faire arrêter les véhicules et deux jeunes qui surveillent. L’un d’eux enlève la barre pour que je passe sans rien me demander. Je pense qu’il y a un péage mais c’est peut-être uniquement pour les voitures et peut-être aussi pour les motos. Cela n’est pas certain car les deux gardiens n’ont pas de sacoche pour l’argent. Ils sont peut-être là seulement pour interdire l’accès aux véhicules trop lourds qui pourraient détruire le pont. Je ne sais pas mais puisqu’ils me laissent passer et bien je passe. Les enfants ne traversent pas le pont mais m’observent depuis l’autre rive. Je suppose qu’ils se moquent un peu de moi car j’entends les trois femmes qui étaient assises à côté de l’abri des gardiens les réprimander. La montée sur l’autre rive est tout aussi raide et poussiéreuse que l’était la descente. Elle débouche sur une route de terre pas très large mais dans l’ensemble en bon état.
Une dizaine de kilomètre après la traversée de la rivière le paysage commence à changer. Jusqu’ici la route enjambait des petites collines parfois boisées mais le plus souvent c’était des prairies ou des rizières sèches. La route est plus plate maintenant mais il y a des petites montagnes boisées et verdoyantes à quelques distances sur la gauche. On commence aussi à voir devant les structures karstiques qui seront de plus en plus présentes en approchant de la route 12. Demain il devrait donc y avoir des paysages plus variés.
Toute la journée a été ensoleillée et avec un vent moins fort et moins froid que les jours précédents. Aujourd’hui encore le vent m’est le plus souvent favorable. La température reste fraiche pour la région avec environ 29 degrés au soleil. C’est largement suffisant pour faire du vélo mais cela reste frais pour la région et les laotiens sont habillés aussi chaudement que nous en hiver quand les températures sont autour de zéro degré.
J’arrive au gros village que j’avais choisi comme destination du jour vers 15h30. Tous les villages traversés aujourd’hui étaient pauvres avec pour seul commerce une petite épicerie. J’envisageais donc de faire quelques courses ici et de continuer un peu pour trouver un endroit où poser ma tente avec si possible de l’eau pour me laver et enlever la poussière dont je suis recouvert. J’ai grignoté à midi mais je commence à avoir un peu faim. Je m’arrête donc au premier commerce pour demander s’ils ont quelque chose à manger. Ils n’ont que des boissons et quelques biscuits semblables à ceux que j’ai dans mes sacoches. J’en profite pour demander avec des gestes s’il y a un endroit pour dormir dans la ville. Il y a un hôtel sur la gauche environ un kilomètre plus loin. C’est une bonne nouvelle. Je vais pouvoir dormir dans un lit, prendre une douche, laver mes vêtements et enlever la poussière des sacoches. Je trouve l’hôtel sur la gauche et à la distance indiquée. La chambre est un peu chère à 100 000 Kips (environ 10 Euros mais c’est le double de celle d’hier). Elle est assez grande. Il y a l’eau chaude, la climatisation, un ventilateur, une vielle télé, un bureau et une chaise mais pas le wifi. Je peux me passer du wifi puisque je capte la 4G et que je peux utiliser mon smartphone en point d’accès Internet. Il y a aussi un distributeur d’eau chaude et fraiche ainsi que deux doses de 3 en 1 (café soluble, lait, sucre) dans la chambre. Une boisson chaude ce soir et une autre demain matin seront bienvenues.
Je demande à l’hôtel où je peux manger dans la ville. Cela se passe au marché qui est en retrait de la route principale à environ 500 mètres d’ici. J’y vais le soir vers 18h30 mais c’est déjà terminé. Heureusement il y a un restaurant encore ouvert dans la rue à côté. J’y mange une bonne soupe de nouille avec une cuisse de poulet.
Je continue demain en direction de Gnommalat ou il y a guesthouses et restaurants. J’en suis à environ 65 kilomètres et il y a au minimum les quinze derniers kilomètres qui sont goudronnés.
J34 - Mercredi 07 février 2018 – Nongtat - Gnommalat
Distance parcourue : 62,69 Km - Moyenne : 14,44 Km/h
Dénivelé montant : 130 m - Pente montante Maxi : 3 %
Dénivelé descendant : 147 m - Pente descendante maxi : 3 %
Altitude départ : 185 m - Altitude arrivée : 168 m - Altitude Maxi : 195 m
https://www.bikemap.net/fr/r/4306573/#/z11/17.3771874,105.28348/google_roadmap
Les nuits sont toujours fraiches et j’ai encore mis le réveil pour 8 heures ce matin. Cela se réchauffe un peu quand même. Il fait 18 degrés ce matin et dans la journée au soleil le thermomètre indique entre 31 et 33 degrés. Ce ne sont pas encore les grosses chaleurs mais c’est mieux pour faire du vélo. Il y a un distributeur d’eau chaude et froide dans l’hôtel. Je prends donc un petit déjeuner léger avec café et biscuits avant de partir.
Je prends la route vers 9h20. C’est toujours une bonne et large route de terre. Elle est encore moins fréquentée que celle du début de parcours hier et il y a donc moins de poussières en suspension. Les formations Karstiques sont nombreuses dans la région. Il y a des blocs isolés dès la sortie du village et ces formations sont de plus en plus en plus fréquentes jusqu’à la route 12.
Je m’arrête sur un marché au kilomètre 20 environ pour manger une soupe (10 000 Kips) et acheter des fruits (une mangue et une main de bananes pour 6 000 Kips). Lorsque je repars il est déjà 11 heures mais ce n’est pas grave car le parcours du jour est sans difficulté et je pense pouvoir arriver sans problème à ma destination avant 16 heures. La route de terre est bonne jusqu’au kilomètre 30 environ. Ensuite il y a pas mal de passages de bourbiers asséchés avec de grosses ornières. Cette portion de route un peu moins confortable ne dure pas et au kilomètre 36, après un dernier pont métallique avec des planches en guise de chaussée, j’arrive sur une bonne route goudronnée. A peine un kilomètre plus loin il y a une grosse cimenterie qui doit générer un trafic de camions assez important pour justifier le goudron.
Environ une dizaine de kilomètres plus loin je rejoins la route 12 où passe le circuit de la boucle de Thakhek. Cette boucle fait partie des choses à faire au Laos et elle est parcourue par beaucoup des touristes en motos de location. Les grottes et rivières souterraines sont fréquentes sur ce circuit qui présente aussi de jolis paysages. Pour promouvoir le tourisme les routes ont été améliorées et il y a des hébergements et des restaurants. Puisque beaucoup de touristes font cette boucle il y a aussi beaucoup de blogs et sites qui en parlent. Pour ceux que cela intéresse vous pouvez choisir un blog parmi tous ceux présentés en cliquant sur le lien qui suit https://www.google.la/search?q=boucle+thakhek&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ved=0ahUKEwj-6dL25pPZAhUBQo8KHS3QCFoQsAQIVA&biw=1280&bih=669#imgrc=K92MHI1o7P3HVM:
Ou regarder les deux que j’ai pris au hasard http://www.pantouflesetsacados.com/la-boucle-de-thakhek/
http://www.blouptrotters.com/carnet-de-voyages/laos/la-boucle-de-thakhek-notre-road-trip-en-moto/
Je fais quelques centaines de mètres sur la route 12 et m’arrête à un restaurant un peu après 14h30. Je commande une assiette de nouilles à la poêle. Avant que je ne sois servi un motard s’arrête et s’installe à une table. Après quelques échanges en anglais il devine ma nationalité. Il est lui-même canadien Québécois et donc francophone. La conversation se poursuit donc en français. Comme moi il voyage seul et pour trois mois et demi. Nos repas terminés nous reprenons chacun notre route après une photo souvenir.
Le reste du parcours jusqu’à ma destination est roulant et facile. Je connais aussi la guesthouse où j’ai choisi de faire étape puisque nous y avons dormi l’année dernière. Je la dépasse d’environ 500 mètres pour acheter quelques bricoles à une boulangerie. La guesthouse propose des chambres à des prix qui vont de 50 000 100 000 Kips. Les chambres à 50 000 Kips n’ont pas l’eau chaude. S’il faisait très chaud ce ne serait pas un problème mais ce n’est pas le cas et les chambres sont un peu fraiches en ce moment (21 degrés à l’intérieur aujourd’hui). Je prends donc une chambre à 60 000 kips qui a une salle de bains avec eau chaude. Cet hôtel est en plusieurs blocs de bâtiments et le bloc avec où sont les chambres à 60 000 kips est trop éloigné de l’émetteur wifi pour qu’il soit accessible dans les chambres. Par contre celui des chambres à 50 000 Kips permet de bien capter le wifi. Ce n’est pas un problème pour moi puisque je capte la 4G et que mon quota de données sera perdu le 10 février si je ne les ai pas utilisées. Alors autant le faire et profiter du débit 4G qui est bien plus rapide que le wifi des guesthouses.
Je sors pour dîner vers 18h20 mais il est déjà trop tard. Les deux restaurants les plus proches de la guesthouse sont déjà fermés. Il y en a probablement plus loin mais la guesthouse n’est pas en ville et la route n’est pas éclairée. Comme je n’ai pas pris ma frontale je préfère rentrer à l’hôtel me faire une soupe de nouille chinoise et un café avec mon réchaud. J’ai aussi deux viennoiseries (2 000 Kips l’unité) et une saucisse salade dans un pain brioché (3 000 Kips l’unité) que j’ai achetées à la boulangerie avant de réserver la chambre. Les viennoiseries étaient prévues pour demain matin mais j’en rachèterai si la boulangerie est ouverte lorsque je partirai.
Demain je prends la direction de Lak Sao qui est à environ 92 kilomètres d’où je suis actuellement. Entre le kilomètre 13 et le kilomètre 20 il y a une montée avec un peu plus de 400 mètres de dénivelé (pente moyenne environ 6% mais il doit y avoir de plus forts pourcentages car il y a des petites descentes pendant la montée). Jusqu’au kilomètre 57 environ c’est un peu en dents de scie mais sans longues montées. Du kilomètre 57 jusqu’au kilomètre 61 il y a une montée avec 100 mètres de dénivelé (pente moyenne = 2,5 %, cela ne devrait pas être difficile). Le reste est descendant ou en petites dents de scie. Si nécessaire je peux faire le parcours en deux jours car il y a des hébergements à Thalang au kilomètre 42 environ mais je pense que c’est facilement faisable en un jour et je pars avec pour objectif de dormir le soir à Lak Sao.
J35 - Jeudi 08 février 2018 – Gnommalat – Lak Sao
Distance parcourue : 92,23 Km - Moyenne : 14,72 Km/h
Dénivelé montant : 1007 m - Pente montante Maxi : 12 %
Dénivelé descendant : 648 m - Pente descendante maxi : 6 %
Altitude départ : 168 m - Altitude arrivée : 527 m - Altitude Maxi : 699 m
https://www.bikemap.net/fr/r/4307435/#/z10/17.8814206,105.072685/google_roadmap
J’avais mis le réveil pour 7h30 hier soir et il sonne bien à l’heure prévue mais je me rendors jusqu’à 8 heures. Ce n’est pas bien grave, je ne suis pas à une demie heure près mais il fait doux ce matin et j’aurais pu partir plus tôt si je m’étais levé au son du réveil. Avant de partir je fais un petit contrôle du vélo. Les vis des porte-bagages sont à resserrer et la béquille a besoin d’être un peu allongée. Tout ceci fait le quitte l’hôtel vers 9h15.
Je m’arrête dans un petit restaurant quelques centaines de mètres plus loin pour y prendre mon petit déjeuner. Comme prévu le parcours est assez plat jusqu’à la centrale électrique au kilomètre 14 environ. Ensuite après quelques centaines de mètres à 6 ou 7% la pente est le plus souvent entre 9 et 12%. Il y a juste un petit kilomètre environ avec des pentes entre 1 et 4% environ 2 kilomètres avant Nakai. Le dernier kilomètre est encore entre 7 et 10%. Dans le village de Nakai c’est plat. Dans les fortes pentes le goudron est remplacé par un joli béton bien roulant. Le soleil est présent toute la journée mais il ne fait pas trop chaud. Au soleil le thermomètre se stabilise au environ de 30 degrés. Comme il y a un petit vent un peu frais c’est juste la bonne température pour faire du vélo.
Je déjeune à Nakai dans un petit restaurant sympathique avec une soupe à 12 000 Kips. Des hommes arrivés en minibus s’intéressent à mon vélo. Ils veulent aussi savoir d’où je suis parti aujourd’hui. Il faut ensuite que je décline mon âge. Comme ils sont tous jeunes, à l’exception d’un homme de 50 ans, ils sont un peu impressionnés par ma réponse. C’est normal à vingt ans on pense qu’à 67 ans on est vieux et incapable de faire 5 kilomètres de montée avec un vélo chargé (ils l’ont soupesé).
Sur le plateau qui suit Nakai c’est une route parfois plate mais aussi avec de nombreuses petites montées et descentes avec des pentes le plus souvent entre 5 et 7%. Les montées ne sont jamais longues car la route est toujours à une altitude comprise entre 550 et 570 mètres (le niveau maxi du lac doit être à environ 540 mètres). Une dernière montée avec des pentes au maximum à 5% amène au point culminant du parcours à presque 700 mètres d’altitude.
Ensuite il y a encore quelques montées et du plat mais c’est le plus souvent descendant et facile.
J’arrive à Lak Sao un peu après 17 heures et je visite en premier un hôtel que j’ai repéré hier soir sur Google pour ses prix bas. La dame qui est à l’accueil lorsque j’arrive me montre le panneau des prix. Je comprends les prix qui sont écrits avec les mêmes chiffres que ceux que nous utilisons (il y a aussi d’autres symboles pour les chiffres en laotiens) mais les explications sont en laotien. Les prix vont de 30 000 à 100 000 kips. J’explique par gestes que je veux l’eau chaude. Je ne suis pas certain d’avoir compris mais les chambres à 30 000 et 50 000 Kips n’auraient pas la douche chaude. Je prends donc une chambre à 60 000 Kips. Elle est grande avec deux lits simples (un seul m’aurait suffi). Il y a l’eau chaude et le wifi mais on le capte mal dans la chambre. Il faut que je mette mon vélo dans la chambre ou dans le couloir extérieur qui est devant. Comme il y a de la place dans la chambre je le mets à l’intérieur. Le seul petit problème est qu’il fait plus froid dans la chambre qu’à l’extérieur. La température à l’intérieur est de 17,5 degrés lorsque j’arrive et je pense que cela va baisser pendant la nuit. Lak Sao est à environ 530 mètres d’altitude et la nuit devrait y être plus fraiche qu’hier à Gnommalat.
J’ai vu un marché en arrivant. Il est tout près de l’hôtel et je vais y faire mes courses avant de prendre la douche. J’y trouve des assiettes de riz avec des œufs et des herbes à 5 000 Kips l’assiette (assiette n plastique à emporter). J’en prends deux et j’ajoute un petit pilon de poulet à 3 000 Kips pour faire mon repas du soir. Je fais aussi une petite provision de fruits (une mangue, une papaye et un kilogramme d’orange). Je mange le pilon de poulet sur le chemin du retour et une assiette de riz une fois de retour à la chambre. Je réserve l’autre pour un autre repas que je ferai vers 21 heures.
Le parcours du jour a été un peu plus montagneux que le précédents mais pas trop difficile non plus et avec en prime des paysages beaux et variés et peu de circulation.
Demain je prévois un parcours d’environ 85 kilomètres jusqu’à Vieng Thong. Il y aura encore des montées et des descentes mais avec des dénivelés maximum d’une centaine de mètres pour les plus longues. De plus Vieng Thong est à environ 300 mètres d’altitude. Il y aura donc plus de descentes que de montées.
J36 - Vendredi 09 février 2018 – Lak Sao – Vieng Thong
Distance parcourue : 85,42 Km - Moyenne : 15,26 Km/h
Dénivelé montant : 658 m - Pente montante Maxi : 11 %
Dénivelé descendant : 868 m - Pente descendante maxi : 8 %
Altitude départ : 527 m - Altitude arrivée : 317 m - Altitude Maxi : 563 m
https://www.bikemap.net/fr/r/4308166/#/z10/18.3503593,104.708865/google_roadmap
J’avais mis le réveil pour 7h30 ce matin mais je me réveille naturellement quelques minutes avant. Le ciel est clair et le soleil commence à faire monter la température. Il fait encore frais mais la journée sera chaude. Je me prépare sans précipitations et je quitte l’hôtel vers 9 heures.
Je prends mon petit déjeuner dans le premier restaurant que je trouve. C’est à moins de 100 mètres de l’hôtel.
Le parcours du jour est agréable et dans l’ensemble pas difficile mais il y a quand même quelques montées raides. La première montée sérieuse arrive vers le kilomètre 15 environ avec des passages à 9%. Elle n’est pas très longue et il ne fait pas encore trop chaud. Je dois quitter la route 8 au kilomètre 35 environ. Je ne sais pas si je trouverai des restaurants sur la route 1D que je vais suivre pour le reste de la journée. Je m’arrête donc pour déjeuner un peu avant l’intersection. Il n’est que 11 heures et je n’ai pas encore faim mais je préfère avancer un peu mon déjeuner plutôt que de me retrouver à avoir faim dans un secteur sans restaurants.
La montée la plus longue et la plus pentue arrive après deux ou trois kilomètres sur la route 1D. Elle n’est pas longue et le dénivelé total ne fait qu’environ 120 mètres mais la pente est presque toujours entre 9 et 11%. Il est environ midi lorsque j’y suis et c’est bien exposé au soleil. Il est heureusement un peu voilé par de légers nuages hauts. Le compteur indique quand même 35 degrés. C’est surement très loin des records de l’endroit mais les températures remontent doucement dans la région. Il y encore quelques courtes montées avec des pourcentages entre 8 et 10% jusqu’au kilomètre 70 environ. Les 15 derniers kilomètres sont surtout plats ou descendants.
J’arrive à Vieng Thong vers 15h45. Il y a un grand hôtel environ 2 kilomètres avant la « ville » mais sans restaurants autour. Je continue donc et, comme il est tôt et que Vieng Thong n’est qu’un village étendu sur à peine un kilomètre, je le traverse pour repérer les hôtels et restaurants. Il y un hôtel à la sortie de la ville avec deux restaurants un peu plus loin. Je m’y arrête pour demander le prix des chambres. Les chambres avec un grand lit, ventilateur et sans télé sont à 60 000 Kips. Elles sont au deuxième étage et la réceptionniste me donne une clé pour que je monte voir la chambre. L’hôtel a un bel aspect avec de grandes baies vitrées pour éclairer les couloirs. La chambre est grande et propre avec une grande fenêtre qui donne sur la campagne. La literie a l’air bonne et les serviettes de toilettes sont bien présentées (assemblées en forme de cygne, c’est courant dans les hôtels plus cher mais rare à ce niveau de prix). En plus du lit il y a deux tables (sans télé inutile qui prend de la place) et une chaise. Il y a l’eau chaude dans la salle de bain et aussi le wifi dans la chambre avec le mot de passe inscrit sur un panneau dans le couloir de l’étage en dessous. Tout ceci est parfait pour moi. Je paie la chambre et je m’y installe. Le vélo est à l’arrière du bâtiment sous un grand abri pour les voitures et motos.
Cette journée a été agréable avec toujours de beaux paysages de petite montagne. Le plus souvent ce sont des falaises abruptes sur la droite et des petites montagnes boisées avec des formes plus rondes sur la gauche. Les quelques villages qui se trouvent sur le parcours sont plutôt petits mais ils doivent quand même être peuplés car les enfants en vélo ou à pieds sont nombreux à la sortie de l’école. Dans certains villages il semble n’y avoir que de belles maisons et pourtant sur les terrains autour de ces maisons ce sont des herbes à balais qui sèchent et aussi des gens qui les coupent au bord de la route. Je doute que ce soit cette activité qui permette de faire construire de belles maisons en dur. Il y a peut-être une autre activité plus rémunératrice à une autre saison dans ces villages.
Je ressors vers 18 heures pour faire un tour en « ville ». Les petits commerces sont encore ouverts mais tous les restaurants sont fermés. J’achète quelques biscuits pour la route des jours à venir et je reviens vers l’hôtel où le restaurant que j’ai repéré en arrivant est ouvert. Il y a aussi une dame qui fait des brochettes de viande de l’autre côté de la rue. Oui mais viande de quoi ? Je me contente donc d’une soupe de nouille avec viande de bœuf, boulettes de porc, herbes et bien assez poivrée.
Le parcours de montagne commence demain. Il y a un hébergement au kilomètre 32 environ à Chom Thong après un premier col raide à environ 600 mètres d’altitude. Je pense faire une petite journée et y passer la nuit. Cela me permettra de faire une petite reconnaissance de la suite possible du parcours. En effet un ou deux kilomètres après Chom Thong il y a deux possibilités.
La première possibilité est de continuer sur la route 1D. La route 1D n’est pas celle indiquée sur les cartes Google mais c’est la route blanche qui part sur la gauche. J’ai déjà fait cette route 1D (la vraie) en 2015. C’est très montagneux mais faisable dans la journée depuis Vieng Thong (où je suis cette nuit). Il y a environ 100 kilomètres entre Vieng Thong et Ban Na Khun (village avec une guesthouse).
La deuxième possibilité est de suivre la route que les cartes Google indiquent comme étant la route 1D (fausse 1D). C’est en réalité un chemin de terre (c’était en 2015 un chemin de terre) qui rejoint la route 1D à Muang Khun (environ 36 kilomètres avant Phonsavanh) après un parcours d’environ 180 kilomètres depuis Chom Thong (donc un peu plus de 210 d’où je suis cette nuit) et au moins deux cols à plus de 1 000 mètres et un à 2 200 mètres. Il y aurait peut-être un hébergement environ 50 kilomètres après Chom Thong. La distance n’est pas grande mais c’est montagneux avec un col à 850 mètres (au moins 700 mètres de dénivelé montant) et un autre à 1150 mètres (avec aussi environ 700 mètres de dénivelé montant). Ceci n’est qu’une mise en jambes car les jours suivants (entre deux et quatre jours suivant l’état du chemin) seront plus difficile. Pour l’instant c’est cet itinéraire que je privilégie mais je prendrai ma décision après avoir fait une reconnaissance avec le vélo sans chargement demain depuis Chom Thong.
Commentaires
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- 1. bourrat alain nicole marion Le 06/02/2018
Bonjour jean marie
Un grand merci pour ta carte. Et pleins de belle choses pour la suite de ton voyage. Chez nous l 'hiver se fait sentir, envois nous un peu de soleil il nous manque.
A bientôt -
- 2. Massard Le 06/02/2018
Salut Jean
Bonne chance pour le Laos
Le refroidissement est plus important aux places car la neige depuis hier a refait son apparition
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