Laos (3)
J44 - Samedi 17 février 2018 – Muang Kham – Nam Neun
Distance parcourue : 84,69 Km - Moyenne : 11,75 Km/h
Dénivelé montant : 1911 m - Pente montante Maxi : 12 %
Dénivelé descendant : 2000 m - Pente descendante maxi : 9 %
Altitude départ : 605 m - Altitude arrivée : 516 m - Altitude Maxi : 1567 m
https://www.bikemap.net/fr/r/4314491/#/z11/19.8330051,103.637955/google_roadmap
Le parcours du jour est long et très montagneux. Pour ces raisons j’ai prévu un réveil plus matinal que les jours précédents. Je me lève donc à 6h40 au son du réveil. Le temps d’équiper le vélo et de prendre le petit déjeuner au restaurant de la guesthouse et il 8h17 lorsque je commence le parcours.
Comme prévu la montée commence au kilomètre 4 environ et se termine vers le kilomètre 23. Les pentes ne sont pas trop raides au début mais les passages autour de 10% arrivent rapidement et cela se reproduira jusqu’au bout avec une alternance de passages entre 5 et 7% et entre 8 et 10% (quelques virages à 12%). Ce n’est donc pas une montée extrêmement difficile mais je n’ai pas trop de jambes aujourd’hui et c’est bien suffisant pour moi.
Lorsque la première grande montée est terminée ce n’est pas fini car c’est encore une succession de montées et de descentes avec souvent entre 100 et 200 mètres de dénivelé et des pentes encore parfois autour de 10%. Il y a aussi heureusement quelques passages plus plats pour récupérer un peu et faire monter la moyenne qui n’est pas très élevée jusque-là.
Les 20 derniers kilomètres sont presque entièrement en descente. Il y a juste une petite montée à environ 8 kilomètres du but.
Dans la première montée il n’y pas d’habitation après le kilomètre 9 et donc rien pour manger. Ensuite il y a des villages pratiquement en bas de chaque descente mais pas de restaurants. Je me suis arrêté au premier que j’ai vu dans un village au kilomètre 45 environ et vers 14h30. La soupe était à 10 000 Kips (au lieu des 15 000 Kips habituels). J’ai vu ensuite qu’il y avait au moins un autre restaurant dans ce village. Je n’en ai pas vu d’autre ensuite avant Nam Neun où il y en plusieurs ainsi que des commerces et une guesthouse.
Le ciel est nuageux ce matin mais il se dégage vers 10 heures. La journée est plutôt chaude mais le parcours est ombragé et aux heures les plus chaudes je suis entre 1350 et 1550 mètres d’altitude et la température n’est pas excessive. Vers 15h30 je suis encore en altitude et la route est souvent à l’ombre. Il ne fait plus que 23 degrés et je mets un maillot à manches longues par-dessus mon maillot léger car je commence à avoir froid dans les descentes.
Ce sont de jolis paysages de montagnes pentues et boisées sur tout le parcours. Le soleil ne me facilite pas la vie pour les photos car il est souvent de face là où il y a de belles photos à faire. Il y a de jolis villages très typiques dans la partie en altitude du parcours. J’hésite plusieurs fois à m’arrêter lorsque les enfants accourent à mon passage mais je veux aussi ne pas arriver trop tard à ma destination pour pouvoir manger après avoir pris la douche. Je sacrifie donc les photos pour préserver mon confort. Il y a aussi de beaux paysages dans la descente finale et la lumière est bonne. Pour les mêmes raisons je me suis contente de les regarder d’un œil tout en surveillant l’état de la route de l’autre.
J’arrive à destination vers 17 heures. Il y a de nombreux restaurants sur le bord de la route et je mangerai ce soir. Il n’y a qu’une guesthouse et la direction à suivre pour y aller est indiquée par un panneau au bord de la route. C’est à une centaine de mètres de la route principale. Comme très souvent au Laos l’affaire se fait en deux minutes. Visite de la chambre, prix, paiement et c’est terminé. La chambre est à 70 000 Kips. Elle n’est pas très grande et la salle de bains non plus mais il y a l’eau chaude. Il y a aussi un wifi correct et le vélo est stationné à l’intérieur du bâtiment et en face de ma chambre.
Le parcours de demain sera montagneux avec une première montée avec environ 500 mètres de dénivelé suivie d’une descente et d’une deuxième montée avec environ 1 000 mètres de dénivelé. Il me conduira à Muang Hiam après environ 65 kilomètres de route. Ce sera comme aujourd’hui tout en montées et descentes donc encore difficile mais le parcours fait 20 kilomètres de moins que celui d’aujourd’hui. IL y a cependant plus de dénivelé montant que descendant (environ 200 mètres). Il y a normalement des guesthouses à Muang Hiam.
J45 - Dimanche 18 février 2018 – Nam Neun – Muang Hiam
Distance parcourue : 66 Km - Moyenne : 10,17 Km/h
Dénivelé montant : 1760 m - Pente montante Maxi : 12 %
Dénivelé descendant : 1590 m - Pente descendante maxi : 11 %
Altitude départ : 516 m - Altitude arrivée : 686 m - Altitude Maxi : 1571 m
Le compteur totalisateur indique 3059,56 kilomètres ce soir à l’arrivée. J’ai donc fait ce matin en tout début de parcours le trois millième kilomètres depuis le départ de Ho Chi Minh Ville le 6 janvier 2018.
https://www.bikemap.net/fr/r/4315236/#/z11/20.0972062,103.4781647/google_roadmap
Je suis réveillé à 3 heures ce matin par des gens qui quittent l’hôtel et qui parlent forts comme si c’était l’heure du réveil pour tous. J’ai bu un café hier soir vers 19 heures et je ne me rendors pas d’un sommeil profond. J’ai aussi dormi 9h30 la nuit précédente alors j’ai peut-être mon compte de sommeil.
Je me lève vers 6h20 et je quitte l’hôtel à 7h30. C’est un peu tôt pour les restaurants. Le bouillon pour la soupe n’est pas encore chaud et il faut attendre. Je commence mon parcours à 8h10 à peine plus tôt qu’hier.
Après un premier kilomètre assez plat j’attaque des pentes raides entre 9 et 11% qui seront quasi continues jusqu’au kilomètre 5. Après une petite descente les dernières montées de cette première difficulté du jour ne dépassent pas les 7%. Cette première montée se termine un peu après le kilomètre 8 et à environ 980 mètres d’altitude.
Ensuite c’est de la descente qui ramène vers 550 mètres d’altitude au kilomètre 14 environ. C’est à ce point bas du parcours que se trouve le village de Ban Son Khoua où est situé le départ du « Nam Nern Night Safari ». Ci-dessous quelques liens pour ceux que l’éco-tourisme intéresse. J’ai vu un seul panneau Guesthouse dans le village mais OSM en indique trois.
Emplacement du village "Ban Son Koua"
Emplacement du safari nocturne (départ Ban Son Koua)
Ensuite ce sont le plus souvent des petites pentes (7 % maxi) jusqu’au kilomètre 25 environ. Sur cette partie on a souvent une belle vue sur des petites plaines cultivées. Il doit être plus facile de gagner sa vie en cultivant la terre ici plutôt que dans la montagne. Les maisons des villages sont pourtant le plus souvent de pauvres maisons en bois identiques à celles que l’on voit dans des villages moins avantagés par la nature.
Ensuite la route prend de l’altitude plus rapidement avec des passages jusqu’à 10% qui alternent avec des pentes de moins de 5%. Les plus grosses rampes se trouvent dans les deux derniers kilomètres avec quelques courts passages à 12%.
Hier 30 kilomètres de route de crêtes très vallonnées étaient intercalées entre la montée et la descente. Aujourd’hui aussitôt le point haut atteint c’est une descente continue de 17 kilomètres environ avec juste une petite remontée à faible pourcentage sur moins d’un kilomètre. La route n’est pas très large et elle traverse souvent des petits villages avec des animaux (poules, chiens, cochons, vaches) et aussi des enfants qui traversent sans regarder. Pourtant j’utilise ma sonnette mais elle ne doit pas être assez sonore. Même loin des villages il y a des groupes de femmes lourdement chargées qui marchent sur la route. Je descends donc avec les mains sur les freins et à vitesse réduite. Il y a aussi un passage un peu délicat sur lequel toute la végétation a brulé depuis le ravin quelques centaines de mètres en contrebas de la route jusqu’aux crêtes une centaine de mètres plus haut. Sans arbres ni couverture végétale le coté ravin devient impressionnant. Il faut pourtant s’en approcher car des troncs finissent de bruler sur la route du côté de la montagne. Les voitures et les camions sont obligés de serrer un peu dangereusement le côté ravin. Je peux rester plus à l’écart mais c’est quand même impressionnant.
J’arrive à Muang Hiam vers 16 heures. Il y a une grande guesthouse avec un restaurant en face juste à l’entrée de la ville. Je continue jusqu’au carrefour qui est environ 200 mètres plus loin. Il y a plusieurs guesthouses et au moins deux restaurants. Je reste un moment à la réception d’une guesthouse et comme personne ne vient je passe à la suivante. Je suis tout de suite accueilli par un jeune homme qui parle bien anglais. Il a un beau VTT dernière génération avec double plateaux et 11 vitesses avec un gros pignon de 40 dents. Il me demande le prix de mon vélo en France. Le calcul est vite fait. Je l’ai acheté d’occasion 200 Euros ce qui fait donc 2 000 000 Kips. Je visite ensuite une chambre qui est parfaite avec deux fenêtres, un petit balcon commun qui sera parfait pour étendre mon linge. Il y a la douche chaude et le wifi ainsi que des distributeurs d’eau fraiche et chaude au rez de chaussée et au deuxième étage juste en face de ma chambre. Le prix de la chambre est normalement de 70 000 Kips mais il la descend à 50 000 Kips parce que je suis en vélo. C’est gentil et c’est vraiment un bon prix. La guesthouse s’appelle « Dork Khoun Thong Guesthouse » et elle c’est la première qu’on voit en arrivant au carrefour.
Le ciel était couvert ce matin et c’était un peu brumeux et frais. Il faisait 22 degrés au départ mais seulement 17 degrés à 10h30 plus haut en altitude. Ensuite les nuages et brumes ont disparues et avec le soleil la température a rapidement dépassé les 30 degrés.
Pour la restauration je n’ai vu des restaurants que dans le village qui est au kilomètre 7 environ et il ne s’était passé qu’une heure depuis mon petit déjeuner. Ensuite il y a jusqu’au kilomètre 25 environ des femmes qui font bouillir des épis de maïs et le vendent sur le bord de la route mais je n’en n’achète pas pensant trouver meilleure nourriture plus loin. Cela n’est pas le cas et je n’ai pas d’autres solutions que de faire ma nourriture avec le réchaud sur le bord de la route à environ 1100 mètres d’altitude et au kilomètre 36. Au menu : deux oranges - deux soupes chinoises – un café avec quelques biscuits. Pendant le repas j’ai la visite des quelques petites abeilles (je pense que c’est cela) qui heureusement se contentent de butiner sur la peau mais ne piquent pas.
Demain je continue sur la route 1C en direction de Nong Kiaw qui est à environ 165 kilomètres de Muang Hiam. Il n’y a qu’une guesthouse signalée sur ce parcours par les cartes Google à Vieng Kham. C’est à 115 kilomètres d’où je suis et ce parcours n’est pas faisable en une journée. Je pense donc qu’il y aura une ou deux nuits sous la tente sur cette partie qui est encore montagneux. Il y des guesthouses à Nong Kiaw où je pense arriver en trois jours au maximum.
J46 - Lundi 19 février 2018 – Muang Hiam - PhouKham
Distance parcourue : 68,06 Km - Moyenne : 11,87 Km/h
Dénivelé montant : 1343 m - Pente montante Maxi : 8 %
Dénivelé descendant : 1569 m - Pente descendante maxi : 8 %
Altitude départ : 686 m - Altitude arrivée : 460 m - Altitude Maxi : 1320 m
https://www.bikemap.net/fr/r/4317226/#/z11/20.1472981,103.21112/google_roadmap
Je suis réveillé vers 7 heures ce matin par la sonorisation du village qui diffuse de la musique et des paroles (informations ou autres je ne sais pas) comme tous les matins presque partout au Laos. Aujourd’hui les haut-parleurs ne doivent pas être loin de l’hôtel et je n’ai pas besoin d’autre réveil. C’est un peu brumeux ce matin mais il ne fait pas froid.
Je quitte l’hôtel vers 8h25 et je commence le parcours vers 9h10 après le petit déjeuner. La route ne tarde pas à monter mais les pentes sont moins raides aujourd’hui. C’est le plus souvent au maximum 5% sauf quelques petites rampes qui vont jusqu’à 8%. La première montée se termine au kilomètre 12 environ et à 1120 mètres d’altitude. Après une descente à l’altitude 900 mètres c’est la deuxième montée qui commence. Elle se termine à 1320 mètres d’altitude vers le kilomètre 25 environ. La grande descente qui suit est entrecoupée de quelques remontées sur la fin. Elle ramène à 525 mètres d’altitude au kilomètre 48 environ. Ensuite il y a encore deux montées dont une de deux kilomètres environ avant d’arriver à destination.
Le soleil dissipe rapidement les brumes du matin et la journée est plutôt chaude. Heureusement la route 1C n’est pas très large et une grande partie du parcours est en forêt. C’est donc le plus souvent ombragé et agréable.
Comme hier je ne traverse que quelques pauvres villages et je ne vois pas de restaurant. Je m’arrête vers 13h15 au kilomètre 40 environ à un point d’eau. Ce ne sont que des bambous qui drainent jusqu’au bord de la route un petit filet d’eau prélevé dans une rivière. Il y a un petit muret à cet endroit et cela fait un bon support plat pour le réchaud. Hier j’ai acheté des sachets de nouilles de riz pour changer un peu des nouilles chinoises. Je me fais une grosse soupe avec deux sachets. Je repars une heure plus tard après avoir rempli mes gourdes d’eau filtrée en prévision d’une nuit sous la tente.
Quelques centaines de mètres plus loin il y a un gros village avec probablement une école car je croise beaucoup d’enfants. Il y en a aussi qui suivent la même direction que moi pour rentrer chez eux. Je rattrape un petit groupe de garçons dans une montée. La plupart poussent le vélo et je les dépasse sans difficulté. Je ne cherche pas la vitesse dans la descente et le groupe me dépasse. Dans le groupe il y a un vélo qui a une roue dégonflée et qui est porté sur l’épaule par un garçon assis sur le porte bagage d’un autre. Cela tangue un peu mais cela n’empêche pas le conducteur de lâcher le guidon pour faire le malin. Je les rejoins sur le plat et les distance un peu dans la montée suivante. Ils ne s’avouent pas vaincus et reviennent dans la descente. Avant qu’ils ne me rattrapent je vois sur la gauche et un peu devant deux cyclos avec sacoches qui sont arrêtés. Je me décale sur la gauche et je m’arrête. Les enfants passent en faisant des grands signes. Le vélo avec la roue dégonflée n’est plus porté sur l’épaule mais il roule tenu par le guidon par l’enfant qui est sur le porte bagage. Le conducteur lâche encore les deux mains du guidon. Ils passent sans chute et je suis plutôt content que cela se termine ainsi. Les deux cyclos sont Belges de Gan. Leur langue est donc l’allemand mais ils parlent bien le français. Ils sont partis de Bangkok fin novembre et ils ont déjà visité la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam. Ils ont fait au Laos le parcours qu’il me reste à faire en sens inverse. Ils ont pris le bateau (environ 5 heures et 200 000 Kips) entre Muang Khua et Nong Kiaw. Je prévois de passer par la montagne sur une route probablement non goudronnée. Le parcours fait 95 kilomètres et il me faudra probablement deux jours pour faire la distance si je ne choisis pas comme eux l’option bateau. Ils semblent beaucoup mieux informer que moi sur les guesthouses et les restaurants. Ils me disent qu’il y a une guesthouse et des restaurants 20 kilomètres plus loin dans la direction que je suis. Ils pensent qu’il y a une guesthouse aussi 16 kilomètres plus loin dans leur direction et à l’altitude 900 mètres environ. J’ai bien traversé un gros village un peu avant la fin de la descente et je n’ai pas vu de panneau « guesthouse » mais je ne cherchais pas d’hébergement à ce moment-là. Nous parlons un peu de nos équipements. Ils ont des sacoches Ortlieb dont ils ne sont pas entièrement satisfaits. Elles se décrochent parfois dans les trous et ils ont ajouté des tendeurs pour les stabiliser. Ils ont aussi des selles brooks dont le cuir commence à se fendiller mais qui sont confortables à condition des porter un cuissard de cycliste. Je n’ai pas problème pour l’instant avec les sacoches CROSSO. Elles ne se décrochent pas mais le caoutchouc qui maintient les crochets en place fait un peu de bruit dans les trous lorsque les sacoches ont tendance à remonter et qu’il se tend. Pour la selle je suis équipé d’une selle basique recouverte d’un couvre selle en gel. J’ai un cuissard de cycliste sous mon short. Le résultat est un confort moyen mais acceptable et avec une selle sans entretien.
Nous repartons chacun dans notre direction. Il y a encore des montées, dont une de deux kilomètres à 7%, et des descentes sur le vingt kilomètres restants. Je traverse bien un village au kilomètre 68 et je trouve après avoir demandé plusieurs fois l’endroit où on peut dormir. Il y a bien un panneau mais le texte est écrit avec les caractères laotiens que je ne sais pas lire. Il y a trois chambres très simples. Quatre murs, une porte, un volet devant une ouverture sans fenêtre, un lit avec deux cotés plaqués cotre les murs et qui laisse un espace de 30 cm d’un côté et de 50 cm derrière par rapport aux murs de la chambre, une moustiquaire. Les toilettes et la douche froide au broc sont communes. Le prix pour la nuit est de 50 000 Kips. C’est le même prix qu’hier. Hier ce n’était pas cher mais aujourd’hui c’est trop cher pour ce que c’est. Je prends quand même la chambre. Je dois demander une serviette pour la douche car il n’y a qu’une couette et une couverture sur le lit. Il n’y a ni savon ni shampoing comme d’habitude dans les guesthouses mais j’en ai dans ma trousse. L’installation électrique se limite à une ampoule sur une douille/prise qui pend au bout d’un fils à côté de la porte. Il n’y a pas de wifi et je capte deux réseaux d’autres opérateurs que celui de ma carte Sim. Je n’ai donc pas d’Internet ce soir.
J’ai vu un restaurant avec panneau en cherchant la guesthouse et c’est là que je dîne. Les Belges m’ont dit qu’il y en avait trois. Ils doivent mieux les repérer que moi.
Il me reste environ 55 kilomètres jusqu’à Vieng Kham demain. C’est un peu moins montagneux mais il y a encore un passage à un peu plus de 1100 mètres d’altitude. Il y a au moins une guesthouse à Vieng Kham. C’est là que les Belges ont dormi la nuit dernière.
J47 - Mardi 20 février 2018 – Phoukham – Vang Heung
Distance parcourue : 56,46 Km - Moyenne : 11,27 Km/h
Dénivelé montant : 1079 m - Pente montante Maxi : 8 %
Dénivelé descendant : 1120 m - Pente descendante maxi : 7 %
Altitude départ : 460 m - Altitude arrivée : 419 m - Altitude Maxi : 1120 m
https://www.bikemap.net/fr/r/4317230/?created=1#/z11/20.3401737,102.96524/google_roadmap
Hier soir je me suis couché vers 22h30 et j’ai mis le réveil pour 6h30 ce matin. Le village est très calme et je pense que presque tout le monde dormait depuis longtemps lorsque je me suis endormi. Des clients sont arrivés vers 1 heure du matin pour prendre une chambre à côté de la mienne (il n’y a que 3 chambres et je suis dans celle du milieu). Je suppose qu’ils ont réveillé les propriétaires en les appelants au téléphone. Ils ont fait un peu de bruit et cela m’a tenu réveillé un quart d’heure environ. Lorsque le réveil sonne ce matin je l’arrête en pensant me lever une dizaine de minutes plus tard. Lorsque j’ouvre les yeux il est déjà 8 heures. Ce n’est pas un problème car le parcours prévu pour aujourd’hui n’est pas long.
Je mange trois beignets à la banane et quelques biscuits que j’ai dans mes sacoches et je prends la route vers 9 heures sans m’arrêter au restaurant pour le petit déjeuner car je pense trouver quelque chose au kilomètre 10 environ où un gros village est signalé sur les cartes Google. Les dix premiers kilomètres ne sont pas plats mais les montées et descentes ne sont pas trop raides ni trop longues. Le gros village au kilomètre 10 existe bien mais il n’y a rien pour manger. En insistant un peu j’arrive à obtenir qu’une commerçante me fasse cuire deux œufs dans le bouillon de poisson (c’est au bord d’une rivière) qu’elle prépare pour sa famille. Elle me fournit un bol, une cuillère pour les manger et une chaise pour m’assoir. C’est toujours mieux que rien et je complète un peu plus loin avec des galettes de riz et une orange.
Entre le kilomètre 10 et le kilomètre 32 c’est la « grosse » montée du jour. Cette montée est coupée par de nombreux plats et descentes et l’altimètre ne monte pas vite. Les pentes ne dépassent pas le 8% et elles sont souvent à 5% ou en dessous mais ce n’est pas très roulant avec de nombreux longs passages non goudronnés. Au kilomètre 30 environ et au dernier point haut qui précède le sommet il y a un petit marché où des femmes vendent des légumes et des herbes. En face il y a deux épiceries dont une qui a des tables avec des couverts et les pots et fioles de condiments que l’on trouve habituellement sur les tables des restaurants. Je demande avec des gestes si je peux manger. La dame me propose « pheu » (c’est la soupe de nouilles). Je ne me fais pas prier et je m’installe après lui avoir acheté une mangue que je mange en entrée. Je commençais à vraiment avoir faim et ce petit restaurant à un endroit où je ne l’attendais pas est le bienvenu. Deux femmes qui vendaient sur le marché s’installent à côté de moi. Elles apportent leur riz gluant et la cuisinière leur sert un bouillon chaud avec des herbes qui est l’accompagnement habituel du riz gluant dans les restaurants. Elles y ajoutent un peu de tous les pots et fioles y compris du piment et une bonne dose de sucre. Je reste une bonne heure assis à table et j’en profite aussi pour boire car il y a un distributeur d’eau et mes bidons sont presque vides.
Après une petite descente c’est la dernière montée et le passage au point culminant du jour à 1120 mètres environ. Ensuite c’est de la descente avec quelques parties plates et quelques petites montées à faible pourcentage. La route traverse une rivière juste avant Viang Kham. Je m’arrête pour faire quelques photos et un homme engage la conversation en anglais. Comme d’habitude il me demande d’où je viens et où je vais. J’en profite pour lui demander où il y a des guesthouses. Il me dit à deux kilomètres environ mais je ne lui ai pas demandé s’il y a une ou plusieurs. Je n’y ai pas pensé et pourtant c’est un détail qui m’aurait été utile.
Je reprends le vélo et je fais un détour pour voir un marché mais je ne m’y arrête pas. Une centaine de mètres plus loin un homme en vélo me double en me faisant signe de le suivre pour trouver un hébergement. Nous arrivons devant une guesthouse dont l’aspect extérieur présente mieux que celle d’hier mais les chambres sont identiques et les toilettes communes à peine mieux. Il me propose un prix de 60 000 Kips. Je lui dis que c’est au maximum 50 000 Kips et il me dit Ok. J’ai discuté le prix pour la forme mais je n’ai pas l’intention de dormir ici. Je le lui fais comprendre et je retourne en direction du marché. Les cartes Google indiquent une guesthouse juste après le pont. Il y a bien une mais c’est une maison en bois et le niveau des chambres est encore en dessous. Je n’ai pas vu les toilettes mais j’imagine que ce ne doit pas être le luxe. De toute façon la dame âgée qui s’occupe de la maison me fait comprendre que toutes les chambres sont occupées en me montrant les enfants autour d’elle. C’est peut-être la bonne raison mais je pense plutôt qu’elle sait que sa guesthouse ne convient pas aux touristes occidentaux à qui il faut un minimum de confort. Ce n’est pas un problème pour moi. J’ai une tente et si je ne trouve rien de mieux que les deux établissements que je viens de visiter je dormirai dessous cette nuit. Je me dirige vers le marché où j’achète un Kg de riz gluant, une mangue, 500 grammes d’oranges et un gâteau pour le petit déjeuner demain matin. Je prends aussi trois saucisses grillées à une dame qui les vend devant chez elle et j’en profite pour lui demander de remplir mes gourdes d’eau. Je quitte le marché et je m’arrête au premier restaurant pour y manger une soupe de nouilles. Il est presque 17 heures et je ferai un deuxième diner avec les saucisses et une partie du riz gluant ce soir vers 21 heures pour compenser les nombreux repas manqués ces derniers jours.
Je continue mon chemin et je dépasse la première guesthouse visitée. Un peu plus d’un kilomètre plus loin (environ 2 kilomètres après le pont) je vois trois panneaux « guesthouse » presque côte à côte. Il n’y a personne à la réception de la première et les gens me font signe d’aller à la suivante. Elle est un peu en retrait de la route et la dame qui s’en occupe m’y accompagne. La chambre est très bien avec ventilateur, téléviseur, table et chaise. Il y a l’eau chaude dans la salle de bains. Le matelas semble confortable. Il y a un abri pour le vélo qui servira aussi d’étendage pour le linge. Il n’y a pas le wifi mais je capte le réseau mobile de mon opérateur laotien. La chambre est à 60 000 Kips. C’est le prix que voulait me faire payer le propriétaire de la première guesthouse pour une chambre et des sanitaires très en dessous et qui en comparaison vaudrait à peine 10 000 Kips.
La journée a été plutôt chaude avec le soleil toujours présent avec un parcours moins ombragé que celui d’hier. Il y a toujours de beaux paysages de montagnes mais aussi de nombreux villages avec de l’activité au bord de la route. Je n’ai pas pensé à prendre de photos dans le village où j’ai dormi ni dans celui où j’ai mangé les œufs ce matin. Il y avait pourtant des activités originales (préparations d’herbes, filage, tissage, fabrication manuelle de moellons etc..) que j’aurais dû regarder de plus prêt. L’occasion se représentera peut-être demain ou les jours suivants.
Demain je devrais arriver à Nong Kiaw après environ 50 kilomètres. Le profil est à peu près comme celui d’aujourd’hui avec un passage environ 100 mètres plus haut à 1220 mètres d’altitude. Nong Kiaw est une petite ville touristique sur la rivière Nam Ou et il ne devrait donc pas être difficile d'y trouver le gite et le couvert.
J48 - Mercredi 21 février 2018 – Vang Heung – Nong Kiaw
Distance parcourue : 47,22 Km - Moyenne : 11,21 Km/h
Dénivelé montant : 1041 m - Pente montante Maxi : 8 %
Dénivelé descendant : 1114 m - Pente descendante maxi : 8 %
Altitude départ : 419 m - Altitude arrivée : 346 m - Altitude Maxi : 1222 m
https://www.bikemap.net/fr/r/4317903/#/z11/20.5009938,102.7111816/google_roadmap
Je me réveille vers 7h50 ce matin. Il y a un distributeur d’eau chaude et froide à la guesthouse et je me fais un café que je bois accompagné du pain au chocolat acheté hier sur le marché. Je commence le parcours à 8h45 et 3 kilomètres plus loin je m’arrête pour prendre en photo une femme qui est occupée à saupoudrer de graines et d’oignons une pate verte de forme carré (comme une grosse pizza) qui est posée sur un support en bois. Je pense que la pâte verte est faite à partir d’herbes mais je n’en suis pas sûr.
Les femmes qui font aussi du tissage à la main, il y a un métier devant ou dans presque toutes les maisons dans cette région, sortent les tissus qu’elles ont à vendre. Elles me donnent un prix de 180 000 Kips ce qui fait cher pour le pays et de toute façon je ne veux pas commencer à bourrer mes sacoches et à me charger encore plus. Je ne suis qu’à la moitié du voyage et il est trop tôt pour acheter les souvenirs. Si j’étais à une semaine de la fin j’aurai discuté le prix et peut-être acheté.
En repartant je vois un groupe de motards arrêtés en face et une centaine de mètres plus loin qui me gratifient d’un « Bonjour ». Ce sont des français qui font une pause-café. Ils me disent que les femmes leurs ont proposé des tissus à 70 000 Kips. Ils sont accompagnés d’un guide d’origine américaine mais qui parle un très bon presque sans accent. Le guide à une agence à Chiang Mai (ou Chiang Rai, je ne me souviens plus) en Thaïlande. L’agence s’occupe de l’organisation, fournit le guide et prête les motos. Nous parlons une bonne quinzaine de minutes jusqu’à ce que le guide sonne l’heure du départ. Ils vont sur Louang Prabang qu’ils vont rejoindre en suivant la route 1C jusqu’à l’endroit où j’ai mangé hier en cours de route et d’où part un chemin de crête qui rejoint la route 13 quelques kilomètres au nord de Louang Prabang. Le guide trouve cet itinéraire beaucoup plus intéressant que celui qu’ils auraient pu faire en suivant la route 1C dans l’autre direction jusqu’à Pak Mong et en prenant ensuite la route 13 jusqu’à Louang Prabang. Comme souvent j’ai oublié de sortir l’appareil photo et aussi de demander au guide les coordonnées de son agence. Les motos semblent être en très bon état et l’organisation sérieuse et avec un guide sympathique. Le groupe était composé de 11 personnes plus le guide et de 9 motos en tout.
La montée commence peu après. Elle est assez régulière et pas trop raide. Comme hier il y a quelques passages sans goudron mais ils sont plus rares et moins longs. Je fais une pause repas avec le reste de riz gluant acheté hier et quelques oranges à un peu plus de 900 mètres d’altitude. Le sommet est environ 4 kilomètres plus loin et je l’atteins sans difficulté.
Ensuite c’est de la descente sur une douzaine de kilomètres. La fin est un peu vallonnée à l’exception des cinq derniers kilomètres qui sont presque plats.
Comme prévu je trouve beaucoup de touristes à Nong Kiaw. A cause de barrages sur la rivières Nam Ou les bateaux qui partent de Louang Prabang ne peuvent plus venir jusqu’à Nong Kiaw. La ville reste malgré tout très touristique. Elle est aussi un point de passage avec San Nuea pour les touristes qui se rendent au Vietnam en passant par Na Meo. Des treks et des balades en bateau sont proposés au départ de Nong Kiaw. Beaucoup de touristes semblent faire la balade en bateau de Nong Kiaw jusqu’à Muang Ngoy qui est présenté comme un village typique. C’est probablement joli mais je suppose qu’avec tous ces bateaux de touristes qui arrivent quotidiennement le commerce avec ces derniers doit être l’activité principale du village.
Je fais le tour de la petite ville de Nong Kiaw pour repérer les guesthouses. Je demande à une première qui est juste à côté de la rivière. Il reste une chambre et elle est à 100 000 Kips. Avec cette référence de prix je demande à la suivante. Elle n’a plus que deux chambres de libres. Elles sont aussi à 100 000 Kips. Je visite une chambre et elle me convient. J’aurai peut-être trouvé un meilleur prix en m’éloignant de la rivière ou en choisissant un bungalow en bois mais c’est la haute saison et les hébergeurs n’ont pas besoin de se faire concurrence pour placer leurs chambres. La guesthouse est bien placée et la chambre est au premier étage. Un balcon en fait le tour et il y a une belle vue sur la rivière. Toutes les chambres ont une table et deux chaises avec coussins sur le bacon à l’extérieur. La chambre elle-même est grande avec télé, table et chaise. Il y a l’eau chaude dans la salle de bain mais le wifi n’est accessible que depuis la réception qui est aussi un restaurant. Je capte la 4G de mon opérateur laotien et le wifi ne m’est pas indispensable.
J’hésite à rester une journée à Nong Kiaw. Le cadre est joli et il y a le choix pour l’alimentation mais c’est aussi un peu trop touristique pour moi. Je prendrai ma décision demain matin après avoir testé un restaurant ce soir.
La prochaine étape me conduira à Muang Khua. C’est à environ 95 kilomètres d’ici avec environ 75 kilomètres de chemin probablement non goudronné. C’est encore montagneux et cela ne semble pas faisable en une journée. Il y aura donc probablement une nuit sous la tente à mi-parcours. Il y aussi l’option bateau qui me conduirait sans fatigue à Muang Khua en 5 heures environ mais je ne suis pas épuisé et pour l’instant je n’envisage pas cette option.
Commentaires
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- 1. Mark Le 29/11/2018
Hi there, I just realized that we stayed in the same place, on the same day, Feb 20th!! I actually saw you ride past a restaurant I was eating at........I realize it was you as I just saw a picture of your bike bags, and I remember thinking you were carrying alot of gear! I remember this as I did not see any other farang in this area ;)
But I was travelling the opposite direction.....small world! :) https://www.strava.com/activities/1422705092
I had actually contacted you around a year ago when I found one of your route plans on bikemap.net. You replied to me when you returned home in April, but unfortunately the reply was in my spam folder so I did not see it. I enjoyed reading your journal, it looked a great trip, thank you. All the best, Mark -
- 2. Riton et M C Le 20/02/2018
Bonjour Jean Marie,
Merci pour ta carte, c'est toujours avec un grand plaisir que nous suivons ton périple.Les photos sont magnifiques.
Bonne continuation.
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