Vietnam Nord (3)

J65 - Samedi 10 mars 2018 – Han Ba (Tam Son) – Yen Minh

Distance parcourue : 50,94 Km - Moyenne : 12,51 Km/h

Dénivelé montant : 705 m - Pente montante Maxi : 12 %

Dénivelé descendant : 1166 m - Pente descendante maxi : 11 %

Altitude départ : 895 m - Altitude arrivée : 434 m - Altitude Maxi : 987 m

https://www.bikemap.net/fr/r/4331810/#/z12/23.1165708,105.0683/google_roadmap

Je suis encore réveillé vers 6 heures ce matin par un haut-parleur lointain. Je ne sais pas si c’est le lever du soleil ou le haut-parleur mais la basse-cour est aussi réveillée et elle est plus sonore que le discours lointain que j’entends à peine. Je n’ai pas l’intention de me lever aussi tôt car le parcours n’est pas très long ni difficile et il commence par une descente. Il est donc préférable d’attendre que le soleil ait fait monter un peu la température. Je finis par me rendormir jusqu’à ce que le réveille m’indique qu’il est 8 heures et l’heure de me lever. J’ai arrêté la climatisation (chauffage) au chant des coqs mais il fait encore 22 degrés dans la chambre. J’ouvre la fenêtre pour avoir une idée de la température extérieure. Il fait grand soleil et il ne semble pas faire froid. Je prépare mes affaires et je descends équiper le vélo. Il n’y a personne à la réception mais deux femmes arrivent avant que je n’ai fini d’accrocher mes sacoches. Je récupère mon passeport et paie la chambre. J’ai droit à une orange et un cookie au chocolat au moment du départ.

L’hôtel que j’ai choisi hier soir était le premier en arrivant dans la ville. Lorsque je traverse l’agglomération j’en vois beaucoup d’autres (une bonne dizaine) ainsi que des restaurants dont au moins un propose de la nourriture occidentale (frites, spaghettis etc..). La ville doit probablement être une étape assez habituelle pour les touristes qui font la boucle en moto. La route est ensuite en légère pente montante (faux plat) jusqu’au kilomètre 1,5 environ. Il fait 20 degrés et cela me permet de monter un peu en température avant la descente. Je n’ai pas trop chaud dans la descente mais la température augmente avec la perte d’altitude. Il y a quelques passages à l’ombre où c’est un peu juste mais je suis habillé léger et j’ai juste une sensation de passages un peu frais. La route est meilleure qu’hier et il n’y a presque plus de camions, les bus et voitures sont peu nombreux et les motos sont aussi nombreuses qu’hier mais la route est assez large pour que le croisement avec les deux roues ne pose pas de problèmes.

La descente se termine vers le kilomètre 10 et ensuite il y a une quinzaine de kilomètres presque plats et roulants pendant lesquels la route suit le plus souvent une rivière.

La montée commence au kilomètre 25 environ. Le début est assez facile avec des pentes faibles (égales ou inférieures à 7% le plus souvent). Les pentes les plus raides se trouvent dans les deux kilomètres qui précèdent le passage à un premier petit pic à 850 mètres d’altitude. C’est entre les kilomètres 29 et 31 et les pourcentages se situent entre 8 et 12%. Je suis au premier pic à 850 mètres d’altitude juste à midi. Je n’ai pas mangé ce matin car j’ai encore la soupe d’hier matin sur l’estomac. Le parcours d’aujourd’hui n’est pas très difficile et je devrais tenir jusqu’au soir avec quelques biscuits et des oranges.

Entre les kilomètres 31 et 40 c’est parfois plat, descendant ou montant mais dans il n’y a pas de grosses pentes.

A partir du kilomètre 40 c’est une descente facile jusqu’à Yen Minh. Au début de la descente ce sont des pentes assez faibles mais sur la fin il y a quelques parties pentues (jusqu’à 11%).

J’arrive à Yen Minh vers 14 heures et je fais un tour de l’agglomération. Il y a des hébergements et des restaurants. Je préfère ne pas manger pour l’instant mais je m’arrête dans un café. Le café chaud est à 25 000 Dongs ici (presque un Euro) alors qu’il était à 10 000 Dongs dans le sud. En plus il est servi seul alors que dans le sud il y avait du thé en plus. Je ne sais pas si c’est le prix dans la région ou un prix spécial touriste. J’aurai surement l’occasion de vérifier cela.

Je traine un peu au café à regarder mes messages et les informations sur Internet puis je pars à la recherche d’un hébergement. Le premier que je visite me propose une chambre à 150 000 Dongs. Elle est très correcte avec ventilateur, climatisation réversible, eau chaude, wifi, fenêtre avec vue ville et montagne et de la place dans la réception pour le vélo. Le seul petit inconvénient est que la chambre est au quatrième étage (troisième en France). Je ne m’arrête pas à cela ce ne sont finalement que trois étages à monter et descendre trois ou quatre fois. Le patron ne veut pas de passeport mais juste que je paie la chambre à l’avance. C’est presque toujours ainsi au Laos mais assez rare au Vietnam.

Côté paysage c’est encore la montagne qui domine. La région semble très sèche à cette époque de l’année. Il y a quand même quelques terrasses qui sont travaillées et prêtes à être semées et d’autres plus rares sur lesquelles poussent des légumes. L’eau semble rare dans la montagne et les cultivateurs doivent attendre que la pluie inonde les terrasses pour semer le riz. Les paysages doivent être plus jolis avec plus de couleurs à la saison des pluies mais la pluie n’est pas très agréable lorsqu’on est en vélo. On ne peut pas tout avoir.

Demain c’est un parcours montagneux d’environ 45 kilomètres qui me conduira à Ma Le. La plus grosse montée commence au kilomètre 2 environ et se termine au kilomètre 20 à presque 1500 mètres d’altitude. Ensuite c’est un parcours en dents de scie jusqu’à la destination qui est à un peu plus de 1200 mètres d’altitude.

 

J66 - Dimanche 11 mars 2018 – Yen Minh – Dong Van

Distance parcourue : 46,78 Km - Moyenne : 8,69 Km/h

Dénivelé montant : 1534 m - Pente montante Maxi : 16 %

Dénivelé descendant : 884 m - Pente descendante maxi : 12 %

Altitude départ : 434 m - Altitude arrivée : 1084 m - Altitude Maxi : 1503 m

https://www.bikemap.net/fr/r/4332990/#/z11/23.1977441,105.25001/google_roadmap

En prévision d’une journée montagneuse j’ai mis le réveil à 7h20 hier soir et c’est lui qui me tire du sommeil ce matin. Je quitte l’hôtel vers 8h30 mais je fais en tour en ville pour acheter quelques fruits et provisions et lorsque je repasse devant l’hôtel il est presque 9 heures et je n’ai pas encore pris le petit déjeuner. Je m’arrête dans un restaurant 2 kilomètres plus loin et juste avant la montée pour manger une soupe. Le service est un peu long et c’est encore une demi-heure qui passe.

Les pentes raides commencent presque au début de la montée avec très souvent des passages entre 10 et 13%. Une trop longue pente à 16% m’oblige à pousser le vélo. Sur toute la montée il y a des fortes pentes qui alternent avec des passages plats ou peu pentus.

Le premier sommet à presque 1500 mètres d’altitude arrive au kilomètre 20 environ. Ensuite c’est une succession de descentes et de montées avec des parties en fortes pentes dans les deux sens. Au début du parcours j’ai regardé sur le GPS à quel moment je devais quitter la route QL4C pour prendre la direction de Ma Le. Il a fait beau aujourd’hui et j’avais les lunettes de soleil. En touchant l’intersection j’ai lu qu’elle était à 3 kilomètres de la destination. Comme le parcours prévu fait en tout 45 kilomètres j’ai pensé qu’il était inutile de regarder le GPS (il faut que j’ouvre la fermeture éclair de l’étui à chaque fois) avant le kilomètre 40. Je le regarde quand même à l’occasion d’un arrêt au kilomètre 38 et je m’aperçois que ne suis plus sur ma trace préparée depuis au moins 6 kilomètres. J’avais mal lu ce matin. Ce n’était pas 3 mais 13 kilomètres. Comme les 6 derniers kilomètres étaient plus souvent en descente qu’en montée il faudrait que je remonte beaucoup et mon parcours passerait de 45 à 54 kilomètres. Je ne suis plus qu’à 7 kilomètres de Dong Van et c’est plutôt plat ou descendant. Le plus simple et le plus raisonnable après une journée déjà bien montagneuse est de continuer jusqu’à Dong Van. Le passage à Ma Le avait l’avantage de me rapprocher de Lung Cu tout en ne rallongeant pas le parcours d’aujourd’hui. La situation est différente maintenant et j’ajouterais plus de kilomètres et de dénivelé pour aller demain à la tour du drapeau (Lung Cu) en faisant demi-tour pour rejoindre Ma Le maintenant plutôt qu’en continuant jusqu’à Dong Van et en faisant le parcours Dong Van aller et retour demain. De plus il est probable que je trouve un meilleur hôtel à Dong Van qui est une ville. Ma Le n’est qu’un village et il ne doit pas y avoir beaucoup de choix. Les deux endroits sont presque à la même altitude et je pense que j’apprécierai une chambre chauffée par une climatisation réversible. Un autre avantage à cette situation est que je peux dormir deux nuits dans un hôtel à Dong Ha et faire le trajet aller et retour jusqu’à Lung Cu (environ 50 kilomètres en tout) avec un minimum de bagages.

Tous ces arguments emportent ma décision et je continue jusqu’à Dong Van. Il y a un homestay qui fait aussi restaurant deux kilomètres avant la ville et 100 mètres plus haut en altitude. Il ne semble pas y avoir de chauffage et le bâtiment est en bois. Il est placé sur mon parcours d demain à l’intersection de la QL4C et d’une route qui conduit à Lung CU. Cependant je ne suis pas à 100 mètres de dénivelé près et je continue la descente en espérant trouver un meilleur hébergement en ville. Il y a des motels dès le début de l’agglomération mais on ne voit pas de trace de climatiseur depuis l’extérieur. Je continue donc jusqu’au premier hôtel qui en est équipé. La chambre pour une personne est à 200 000 Dongs. La chambre qui m’est proposée est prévue pour trois personnes avec un lit double et un lit simple. Elle est au cinquième étage mais il y a un ascenseur. C’est mon premier hôtel avec ascenseur depuis le début du voyage. Il y a la climatisation réversible, l’eau chaude, une bouilloire, de l’eau potable (deux bouteilles de 500 ml et une de 5 litres avec robinet), un sèche-cheveux (premier aussi) et une bonne connexion Internet. Les motos restent à l’extérieur mais mon vélo a le privilège de pouvoir dormir dans la réception. Tout ceci me convient et je réserve une nuit tout en signalant qu’il est probable que je reste encore la nuit suivante.

Les paysages traversés aujourd’hui sont assez semblables à ceux des jours précédents mais avec plus de rochers et moins de végétaux. Les populations locales doivent avoir du mal à survivre ici. Le moindre sillon de terre entre les rochers est  travaillé à la pioche ou si c’est un peu plus grand avec un animal qui tire une charrue en bois. Je ne sais pas si les générations futures continueront à travailler ainsi car il commence à y avoir beaucoup de touristes qui circulent dans la région. Les adultes cultivent leur lopin de terre pour nourrir leur famille mais il commence à y avoir des fillettes qui essaient de vendre des couronnes de fleurs aux touristes. C’est ce que faisaient celles qui sont en photos. Je ne leur ai pas acheté de fleurs mais elles savent dire « money, money » lorsque le cliché est pris. Je ne donne rien à ceux qui demandent sans raison mais elles avaient mis leurs plus beaux vêtements probablement pour attirer les objectifs des touristes et essayer d’avoir une gratification et elles ont posées de bonne grâce. Je leur ai donné 5000 Dongs (environ 20 centimes) pour toutes les trois et elles étaient ravies. Leurs ambitions risquent d’évoluer et il n’est pas impossible que dans quelques années elles vivront principalement du commerce avec les touristes comme c’est le cas actuellement des ethnies qui habitent près de Sa Pa.

Sauf changement d’avis dans la nuit ou météo défavorable mon parcours de demain sera Dong Van – Lung Cu – Dong Van sans gros bagages. Il y aura des montées à l’aller et au retour mais plus sur le parcours allé puisque Lung Cu est environ 300 mètres plus haut en altitude que Dong Van.

 

J67A - Lundi 12 mars 2018 – Dong Van – Lung Cu (tour du drapeau)

Distance parcourue : 25 Km - Moyenne : 10,40 Km/h

Dénivelé montant : 830 m - Pente montante Maxi : 13 %

Dénivelé descendant : 499 m - Pente descendante maxi : 11 %

Altitude départ : 1084 m - Altitude arrivée : 1415 m - Altitude Maxi : 1533 m

https://www.bikemap.net/fr/r/4334241/#/z13/23.3194621,105.32104/google_roadmap

 

J67B - Lundi 12 mars 2018 – Lung Cu (tour du drapeau) – Dong Van

Distance parcourue : 25,10 Km - Moyenne : 12,30 Km/h

Dénivelé montant : 499 m - Pente montante Maxi : 11 %

Dénivelé descendant : 830 m - Pente descendante maxi : 13 %

Altitude départ : 1415 m - Altitude arrivée : 1084 m - Altitude Maxi : 1533 m

https://www.bikemap.net/fr/r/4334243/#/z13/23.3194171,105.32096/google_roadmap

 

Je me lève vers 8 heures ce matin. Le beau temps d’hier a laissé la place aux nuages et aux brumes mais la route est sèche et je peux envisager d’aller à Lung Cu et à la tour du drapeau aujourd’hui bien que pour la vue ce soit un peu compromis.

Je me prépare sans me précipiter et je quitte l’hôtel avec un vélo léger équipé d’une seule sacoche. Je n’emporte aujourd’hui que le nécessaire pour la journée. Il faut quand même une grande sacoche car je pars avec mon équipement de cycliste habituel mais avec le temps incertain j’emporte les vêtements de pluie, les chaussures et chaussettes, les vêtements du soir, la veste et le pantalon polaire et même les gants. Pour compléter il y a le nécessaire de réparation en cas de crevaison, quelques outils, un peu de nourriture, deux bidons d’eau, le sac à dos, l’appareil photo, le smartphone et la batterie externe. Il doit y avoir environ 6 kg. D’habitude j’ai à peu près 4 fois plus de chargement et je trouve le vélo très léger.

Je fais d’abord un détour par la ville pour voir si le boulanger a du pain. C’est dans la direction opposée à Lung Cu mais il faut bien manger un peu avant de partir. Tous les petits pains sont déjà vendus et il faut attendre 30 minutes pour que la prochaine fournée soit prête. Cela fait un peu trop à attendre et comme il y a quelques gâteaux disponibles (à 5000 Dongs = 20 centimes l’unité) je remplace le pain par des gâteaux à la crème. Hier soir je me suis fait des sandwichs avec du pain de mie et de la vache qui rit pour changer un peu des nouilles et du riz. Cela ne m’a pas bien réussi car je suis réveillé ce matin avec la lèvre inférieure enflée. C’est la réaction que j’ai habituellement lorsque je mange de l’emmental. En France la vache qui rit n’est plus trop à mode mais au Vietnam c’est le seul « fromage » que l’on peut trouver assez facilement. Je pensais emporter deux petits pains et deux saucisses aujourd’hui dans mes sacoches pour le repas de midi mais comme il n’y a pas de pain les pâtisseries feront l’affaire.

Lorsque je repasse devant l’hôtel en direction de Lung Cu il est 10 heures. Ce sont les deux premiers kilomètres (ceux que j’ai faits hier soir en descente) qui sont les plus pentus avec du 13%. Ce sont des pentes raides lorsque le vélo est chargé avec tous les bagages mais avec un chargement réduit et les développements de VTT c’est presque facile.

Je rejoins la route de Lung Cu vers le kilomètre 8,5 environ. C’est la route par laquelle j’aurais dû rejoindre Ma Le hier. Le village de Ma Le est vers le kilomètre 11. Je ne vois qu’un petit homestay qui fait aussi restaurant. Il ne semble pas y avoir de climatisation et j’imagine que la température dans les chambres doit péniblement atteindre les 15 degrés en fin de nuit. Je ne regrette donc pas mon erreur de parcours d’hier. Il m’a permis de passer une nuit confortable tout en n’ajoutant que 11 kilomètres plutôt faciles avec un vélo peu chargé à mon parcours d’aujourd’hui.

Le ciel est très nuageux et il y a quelques brumes qui trainent dans les vallées mais la route est presque toujours sèche et la visibilité est bonne jusqu’au point culminant du parcours à 1530 mètres d’altitude et au kilomètre 18 environ. C’est bien car il y a régulièrement des travaux d’élargissement de la route. Les engins font le travail qu’ils ont à faire sans trop se soucier des véhicules qui circulent sur la route et une bonne visibilité limite les risques. Après le passage au point culminant c’est la plongée dans le brouillard avec une visibilité très réduite et une route mouillée. Les motos, bus et voitures ont les feux éclairés et je les vois bien. J’ai aussi éclairé mon petit feu clignotant à l’avant mais je ne suis pas certain qu’il soit visible de très loin. Je n’ai pas pris ma lampe frontale et je ne peux pas faire mieux. La situation s’améliore dans les derniers kilomètres. La visibilité redevient correcte et la route est à nouveau sèche.

La fin du parcours jusqu’au parking qui est aux pieds des escaliers qui mènent à la tour est sur une route en lacets avec encore des pentes à 13%. Au fond du parking il y a une table qui sert de guichet de vente pour les billets. Il n’y a personne à la table lorsque j’arrive et je commence par m’habiller plus chaudement. Je suis en short et sandales et j’ai les pieds et les mains un peu engourdis. J’enfile donc le pantalon polaire et le pantalon de ville, la veste polaire par-dessus mes maillots de vélo, des chaussettes et des chaussures fermées. Pendant que je m’équipais une jeune femme chargée de vendre les billets est arrivée avec des visiteurs vietnamiens. Je lui demande le prix et elle me répond que c’est normalement 25 000 Dongs mais que c’est gratuit pour moi. Je suppose que c’est mon arrivée en vélo qui me vaut ce geste sympathique. Il y a une boutique-restaurant à l’entrée du parking et elle y était avec d’autres personnes qui travaillent à la réfection des escaliers inférieurs qui montent parallèlement à la route et qui sont actuellement fermés. Tous m’ont encouragé en me voyant déboucher en haut de la route à lacet et ce doit être à ce moment-là qu’elle a dû décider que je « méritait » une entrée gratuite. Je la remercie et je réponds à ses questions (questions habituels : durée du voyage, itinéraire etc… mais pas mon âge). Pendant ce temps d’autres visiteurs vietnamiens arrivent et il faut faire une petite séance photos avec le vélo. Ceci terminé je cadenasse la sacoche et j’attache le vélo à un poteau. Il n’y a pas vraiment de risques mais il est préférable de prendre des précautions.

Un escalier conduit à la tour et à son pied il y a une plateforme qui fait en fait le tour. Par temps clair la vue à 360° depuis le pied de la tour doit déjà être excellente mais aujourd’hui il y a du brouillard. On distingue tout juste quelques bâtiments et quelques petites routes. Un escalier en colimaçon permet d’accéder au sommet de la tour et au pied du mat où est accroché le drapeau. Le parking est à environ 1410 mètre d’altitude et le haut de la tour doit être aux alentours de 1500 mètres. C’est donc un point dominant d’où l’on doit voir loin et jusqu’aux montagnes et vallées chinoises qui sont toutes proches. C’est un peu dommage qu’il n’y ait pas de visibilité aujourd’hui mais ce n’est pas bien grave. Je passe à des points dominants plusieurs par jours et presque tous les jours depuis que je suis au nord Vietnam et la route que j’ai suivie aujourd’hui passe presque sur la frontière chinoise dans la descente vers Lung Cu juste après le point culminant. Les frontières ne sont finalement que des traits faits sur les cartes par des hommes. Elles ne changent pas les paysages. Les hommes et leurs traditions peuvent être différents d’un côté et de l’autre du trait mais cela ne se voit pas à distance.

Je fais le retour en suivant le même chemin en sens inverse. Il n’y plus de brouillard coté Lung Cu et la route est déjà presque sèche. Par contre de l’autre côté c’est plus brumeux que ce matin mais pas complètement bouché.

J’arrive vers 16h30 à l’hôtel sans problèmes ni difficultés. J’ai gardé les chaussettes et les chaussures ainsi que le pantalon et la veste polaire. J’ai un peu transpiré dans les montées mais je n’ai pas eu froid dans les descentes.

Dong Van est une petite ville assez touristique. Il y a beaucoup d’hôtels et quelques restaurants qui ont des menus avec plus de choix que les restaurants où je mange habituellement. Ce soir je reste sur la nourriture vietnamienne avec une soupe de tomate avec œuf et herbes et un grand bol de riz (45 000 Dongs le tout). Le riz rempli bien l’estomac et la soupe est très bonne et légère.

Demain j’ai encore deux options pour rejoindre Meo Vac. C’est soit 23 kilomètres par la QL4C soit 29 kilomètres par une petite route. Les deux itinéraires sont donc courts mais ils sont également assez montagneux. Pour l’instant je privilégie l’option petite route mais je verrai cela demain. La météo annonce un peu de pluie.

 

J68 - Mardi 13 mars 2018 – Dong Van – Meo Vac

Distance parcourue : 30,91Km - Moyenne : 8,79 Km/h

Dénivelé montant : 830 m - Pente montante Maxi : 16 %

Dénivelé descendant : 917 m - Pente descendante maxi : 14 %

Altitude départ : 1084 m - Altitude arrivée : 997 m - Altitude Maxi : 1453 m

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Lorsque je me lève ce matin vers 8h15 le ciel est encore très nuageux mais la route est sèche et il ne pleut pas. Je profite de la bouilloire pour faire un thé que je bois accompagné de quelques biscuits.

Je quitte l’hôtel vers 9h30 et je descends en ville pour voir s’il y a du pain à la boulangerie. Comme hier il n’y en a pas dans vitrine. Je remonte donc en direction de l’hôtel puisque la petite route que je dois suivre en début de parcours se raccorde sur la QL4C une dizaine de mètres plus bas. En descendant à la boulangerie j’ai vu un petit restaurant qui affiche un menu avec des sandwichs. Il est presque au niveau de l’intersection. Je m’y arrête et je demande un sandwich avec une omelette. Une dizaine de minutes plus tard on me sert une petite miche de pain avec une grosse omelette à l’intérieur. C’est chaud, bon et parfait pour le matin (prix : 20 000 Dongs).

Je commence donc le parcours à 10h15 passé sous un ciel de plus en plus menaçant et avec le tonnerre qui gronde au loin. La route monte tout de suite avec des pentes autour de 10%. Après environ 2 kilomètres c’est moins raide et il y a même quelques descentes. Les premières gouttes arrivent au kilomètre 4 et je m’équipe avec les vêtements de pluie (veste et le pantalon). J’attaque la montée la plus pentue de la journée entre les kilomètres 6 et 7. Les trous sur la route combinés avec la pente à 16% m’obligent à pousser le vélo sur une partie de la montée. Il pleut plus ou moins fort pendant environ 30 minutes. Ensuite le ciel reste très nuageux mais le soleil fait quand même quelques rares et courtes apparitions et il n’y a plus de pluie.

La petite route (nommée DT182 sur les cartes Google mais ce doit être une erreur) est très peu fréquentée. Elle est quelques fois en bon état mais jamais large. Il y a des portions en mauvais état (trous) et d’autres où la moitié de la chaussée a disparue dans le ravin. Il y a aussi souvent de gros blocs de rochers qui se sont décrochés et qui sont tombés sur la chaussée. Ils sont les plus souvent sur un bord mais ils réduisent la largeur de la chaussée. C’est probablement pour ces raisons que seules les motos semblent utiliser cette route. je n’ai vu qu’une seule voiture dans les derniers kilomètres (au kilomètre 18 environ) avant d’arriver sur la route TL(DT)182 qui relie Yen Minh à Meo Vac.

J’arrive sur la route TL(DT)182 au kilomètre 20 environ. Elle est plus large et en meilleur état que la petite route sur laquelle j’ai fait les 20 premiers kilomètres. Les voitures et camions peuvent y circuler mais ils sont peu nombreux.

Les paysages sont assez semblables à ceux de jours  précédents. La pierre est plus présente que la terre et il y a toujours des gens qui cultivent des petites parcelles dans des petites vallées où la terre est présente et d’autres moins chanceux qui travaillent à la main des morceaux de quelques mètres carrés de terre entre les rochers.

J’arrive tôt à Meo Vac et je fais d’abord un tour de la ville. Je suis interpellé par un propriétaire de Motel qui veut placer ses chambres. Le bâtiment est ancien et il semble humide. J’ai déjà vu beaucoup mieux dans la ville mais puisqu’il me propose de visiter et bien je visite. Il me montre une chambre humide et froide à 150 000 Dongs. Je me doutais que ce serait ainsi. Il veut m’en monter une autre un étage au-dessus mais je pense que ce sera la même chose. Je le remercie et je continue ma visite de la ville. Une centaine de mètres plus loin je passe devant un motel de construction récente. Je visite une chambre à 200 000 Dongs. Elle est bien avec l’eau chaude, le wifi, un ventilateur et une climatisation. Coté literie c’est comme les jours précédents un matelas plutôt ferme. Lorsque j’entre dans la chambre la climatisation ne fonctionne pas. Je ne sais pas si c’est un disjoncteur qui doit être enclenché en bas ou si elle est en panne. Pour l’instant il fait 20 degrés dans la chambre et il n’est pas nécessaire de chauffer. Lorsque je reviens après le diner il y a un couple à la réception. Je suppose que ce sont les propriétaires de l’hôtel et je pose la question de la climatisation en expliquant que j’ai des vêtements humides qui ne sècheront pas sans un peu de chaleur. C’était bien un disjoncteur placé à la réception qui n’avait pas été fermé. Je ne sais pas si c’était volontaire ou pas mais maintenant j’ai du chauffage. Je ne vais pas en abuser car il faisait encore 19 degrés dans la chambre à 20h30 et il y a une bonne couette. Je l’arrêterai lorsque la température sera montée et que mes vêtements seront secs. Je pense qu’une heure suffira. 

Demain c’est un parcours d’environ 75 kilomètres qui me conduira à Bao Lac. Après 6 ou 7 kilomètres de montagne ce sera une quinzaine de kilomètres de descente. Le reste du parcours sera à basse altitude (autour de 200 mètres) et en dents de scie avec une seule « grosse » montée de 250 mètres de dénivelé.

La météo annonce encore un ciel nuageux avec des risques d’orages.

 

J69 - Mercredi 14 mars 2018 – Meo Vac – Bao Lac

Distance parcourue : 74,28 Km - Moyenne : 13,42 Km/h

Dénivelé montant : 1066 m - Pente montante Maxi : 12 %

Dénivelé descendant : 1854 m - Pente descendante maxi : 10 %

Altitude départ : 997 m - Altitude arrivée : 209 m - Altitude Maxi : 1227 m

https://www.bikemap.net/fr/r/4336210/#/z11/23.0493051,105.544615/google_roadmap

Le bâtiment mitoyen à l’hôtel où j’ai dormi est en fin de démolition. C’est le patron de l’hôtel qui dirige les travaux et je pense qu’il envisage d’agrandir son hôtel. Il y a un marteau piqueur qui termine de détruire quelques éléments en béton et c’est lui qui me réveille vers 7h30. J’avais mis le réveil 15 minutes plus tard et je n’ai plus sommeil. Il y a une bouilloire dans la chambre et je commence par boire un thé accompagné par des biscuits. Le ciel est encore couvert et un peu menaçant mais il ne pleut pas et la route est sèche. Je ne me précipite pas pour quitter l’hôtel afin de voir comment cela évolue. Je quitte l’hôtel vers 9 heures et rien n’a changé. Il ne fait pas froid et il ne pleut pas mais la pluie peut arriver à tout moment. Je circule dans quelques rues afin de trouver un restaurant qui fait des sandwichs. J’en trouve un où je prends mon petit déjeuner avec un sandwich omelette comme hier. Il y a du concombre et de la carotte en plus de l’omette dans le sandwich. Le prix est le même qu’hier à 20 000 Dongs.

Le parcours suit la route QL4C sur environ 50 kilomètres puis la QL34 sur les 25 derniers kilomètres. Il commence par 4 kilomètres de montée avec encore des pentes raides entre 8 et 12%. Ensuite c’est un quinzaine de kilomètres principalement descendants. Le reste du parcours sur la QL4C est vallonné avec encore quelques pentes raides dont une, qui commence au kilomètre 35, avec 250 mètres de dénivelé et des pentes souvent entre 8 et 10%. La chaussée n’est pas très bonne et le goudron est régulièrement absent.

Environ un kilomètre avant de rejoindre la route QL34 je croise un cycliste occidental avec sacoches. Cela fait bien longtemps que je n’en avais pas vu. Nous nous arrêtons tous les deux pour parler un moment. Il est Hongrois mais il vit à Vienne en Autriche avec une française. Il parle couramment le Hongrois, l’Allemand, l’Anglais et le Français. La communication entre nous est donc facile. Il débute son parcours mais il a été obligé de prendre un bus avant-hier pour revenir sur Hanoi alors qu’il était à seulement 20 kilomètres de Meo Vac. Ceci à cause d’une patte de dérailleur cassé. C’est une pièce fragile et il existe une multitude de forme. Il est donc prudent d’en avoir toujours au moins une adapté à son vélo en pièce de rechange. Ce n’est pas lourd ni encombrant et j’en ai deux pour mon vélo.

Après la réparation de son vélo il est revenu en bus jusqu’à Bao Lac (c’est ma destination du jour) et il reprend son parcours vers Meo vac. Il n’est cependant pas content du fonctionnement de son vélo car la chaine émet des craquements. Il n’est pas familier avec la mécanique et me demande de regarder si je vois quelque chose d’anormal. Il y a en effet un problème avec le cheminent de la chaine entre les deux roulettes du dérailleur. Elle passe du mauvais côté  d’une butée métallique qui est sur un des supports de galets. Le plus simple est d’enlever le galet inférieur afin de pouvoir écarter les deux supports de galets et de faire passer la chaine du bon côté de la butée. C’est rapidement fait et un petit essai montre que les craquements ont disparu. Ce n’est pas moi qui essaie le vélo car il faudrait que je passe la jambe sous le tube horizontal du cadre. Le Hongrois est en effet un géant à côté de moi. Il doit faire une bonne trentaine de centimètres de plus et les dimensions de son vélo sont adaptées à sa taille. Il doit être aussi beaucoup plus puissant que moi. Nous somme sur le plat et sur une partie sans goudron. Je suis sur un développement 32 x 26 avec des roues de 26 pouces. Lui est sur le grand plateau qui de 52 dents et sur le pignon de 20 dents à l’arrière avec des roues de 700. Mon grand plateau n’a que 42 dents et je ne l’utilise jamais. La vitesse est aussi une question de cadence de pédalage mais il est fort probable qu’il avance plus vite que moi sur terrain plat ou descendant. Nous ne nous attardons pas trop car si le plus difficile est derrière moi c’est l’inverse pour lui. Il vient de parcourir les 25 kilomètres le plus faciles mais il lui reste 50 kilomètres avec environ 1700 mètres de dénivelé montant. Il est presque 14 heures et je pense qu’il lui sera difficile de rejoindre Meo Vac ce soir en vélo.

J’arrive ensuite rapidement sur la route QL34. Elle est en meilleur état et moins vallonnée et cette fin de parcours n’est pas difficile. J’arrive à Bao Lac vers 16 heures et je trouve rapidement un hôtel avec des chambres à 200 000 Dongs (7,31 Euros). La chambre est correcte avec tout ce qu’il faut y compris climatisation réversible. La chambre qui m’est proposé est au rez-de-chaussée avec vue sur la rue. L’hôtel est à côté d’une rivière et la vue sur rivière aurait été plus agréable mais il fera presque nuit lorsque j’aurai pris la douche alors je ne demande pas à voir d’autres chambres. De plus le vélo est stationné dans la pièce sur laquelle ouvre la chambre et c’est bien pratique pour les bagages. Il y a des restaurants à coté je n’aurai pas besoin d’aller loin pour manger ce soir.

Demain c’est un parcours montagneux de 75 kilomètres qui me conduira à The Duc (intersection QL34 et DT212). Il n’y a à cet endroit qu’un seul bâtiment qui fait hôtel et restaurant. Le parcours est un peu long car c’est montagneux avec un passage à 1150 mètres d’altitude après une multitude de petites montées et descentes. Le dénivelé cumulé sera probablement important et j’espère trouver un hébergement en cours de route. Il semble qu’il y en ait un au kilomètre 68 à Tinh Tuc mais je n’en aurai confirmation que demain.

 

J70 - Jeudi 15 mars 2018  – Bao Lac – Tinh Tuc

Distance parcourue : 72,88 Km - Moyenne : 10,5 Km/h

Dénivelé montant : 1731 m - Pente montante Maxi : 15 %

Dénivelé descendant : 1200 m - Pente descendante maxi : 15 %

Altitude départ : 209 m - Altitude arrivée : 740 m - Altitude Maxi : 1165 m

https://www.bikemap.net/fr/r/4337294/#/z11/22.7995441,105.779/google_roadmap

Le réveil me tire du sommeil à 7h40 ce matin. Il y a quelques nuages blancs dans le ciel mais rien d’inquiétant. C’est beaucoup mieux que les jours précédents et il y aura probablement du soleil aujourd’hui. Il n’y a pas de bouilloire dans la chambre mais j’utilise mon réchaud pour faire bouillir de l’eau pour mon thé du matin. Je l’installe dans la salle de bains à un endroit où il n’y aucun risque de provoquer un incendie. Après le thé accompagné de biscuits j’équipe mon vélo et je quitte l’hôtel vers 8h50.

Je tourne en ville pour trouver un restaurant pour le petit déjeuner. Ce faisant je passe sur un marché où j’achète une mangue pour 10 000 Dongs (j’aurais dû en prendre deux car elle s’avèrera excellente). J’achète aussi quelques bricoles pour la journée dans une boulangerie. Pour le petit déjeuner je prends une excellente soupe nouilles et viande de bœuf dans un restaurant à la sortie de la ville (20 000 Dongs).

Jusqu’au kilomètre 36 environ le parcours est tout en courtes montées suivies de courtes descentes. Les pentes peuvent être un peu raides mais elles sont courtes et j’avance assez vite. Par contre la montée en altitude est très lente à cause des descentes et le dénivelé cumulé risque d’être important en fin de journée.

Vers 13 heures et au kilomètres 36 environ je passe  devant un joli petit restaurant bien aménagé. Il y a quelques tables sous un abri à l’extérieur et quatre personnes y sont installées. Il y a deux jeunes vietnamiens et un couple de touristes occidentaux plus âgés. Je me doute qu’il s’agit d’un guide et d’un chauffeur avec leurs clients touristes. Je demande aux occidentaux leur nationalité. Ils sont français et ils habitent à coté de Vienne dans l’Isère. J’ai quelques difficultés pour me faire comprendre par le restaurateur malgré le traducteur Google. Il arrive que la traduction ne soit pas très fidèle et que le résultat ne soit pas compréhensible. Bien que je ne sois pas son client le guide bilingue français/vietnamien fait la traduction. Je m’installe à une table à côté d’eux et nous discutons de nos voyages respectifs en mangeant. Ils seront demain à Ba Be et mon parcours m’y amènera après-demain. Ils terminent leur repas avant moi et reprennent la route dans leur confortable voiture. Je ne traine pas trop non plus car il reste encore beaucoup de kilomètres et du dénivelé.

Le reste du parcours est moins en dents de scie. Il y a bien parfois quelques petites descentes mais pour simplifier on peut dire qu’il y a une première montée qui conduit à l’altitude 1050 mètres environ. Elle est suivie d’une descente qui ramène à 870 mètres d’altitude. La dernière montée culmine à environ 1165 mètres et la fin du parcours est principalement en descente.

La journée a été belle et partiellement ensoleillée. Il y a encore beaucoup de beaux paysages sur le parcours avec des scènes de la vie quotidienne des gens qui vivent dans ces régions montagneuses où même les pentes vertigineuses sont travaillées. Les habitants de la région semblent très ouverts et saluent joyeusement « l’étranger » qui passe chez eux.

Il y a bien une petite ville en bas de la descente où j’ai prévu de faire étape ce soir. Elle s’étale un peu en longueur au bord d’une route en faux plat montant. Le Nha Nhgi n’est pas tout à fait à l’endroit indiqué par Google mais un peu plus loin. Il est bien visible sur le bord de la route QL34 et sur la gauche à la sortie de l’agglomération (je suppose que c’est la sortie car je ne suis pas encore allé plus loin). Il est un peu loin des restaurants mais cela me fera une petite promenade ce soir. Il est déjà 17 heures lorsque j’y arrive et je n’ai pas vu d’autres hébergements en traversant la ville. Je suis bien heureux de trouver un lit et une douche et je ne vais pas faire l’exigeant aujourd’hui. La chambre est à 150 000 Dongs. Ce n’est pas le luxe mais c’est correct. Il y a un ventilateur et l’eau chaude dans la salle de bain. Le vélo est dans le couloir devant la chambre. Le wifi est lent et j’utilise ma connexion 4G qui est nettement plus rapide.

Demain c’est un parcours d’environ 25 kilomètres qui me conduira à Tanh Cong où Google indique deux hébergements. Ce sera encore montagneux avec un passage à 1350 mètres d’altitude environ.

 

J71 - Vendredi 16 mars 2018 – Tinh Tuc – Phia Den (Tunh Cong)

Distance parcourue : 22,99 Km - Moyenne : 9,65 Km/h

Dénivelé montant : 629 m - Pente montante Maxi : 9 %

Dénivelé descendant : 405 m - Pente descendante maxi : 6 %

Altitude départ : 740 m - Altitude arrivée : 964 m - Altitude Maxi : 1334 m

https://www.bikemap.net/fr/r/4337936/#/z13/22.6068411,105.891515/google_roadmap

Je me lève à 8 heures ce matin au son du réveil. Le ciel est couvert et la montagne est brumeuse mais pour l’instant il ne pleut pas et la route est sèche. J’utilise encore mon réchaud pour faire le thé du matin. Je reviens vers la ville pour trouver un restaurant pour le petit déjeuner car je ne sais pas s’il y a quelque chose dans ma direction. Je n’ai pas trop le choix c’est soupe nouilles et viande ou rien. Lorsque je repasse devant l’hôtel il est déjà 10 heures et le temps ne s’est pas amélioré mais au contraire le plafond s’est abaissé.

La première montée commence tout de suite mais elle ne fait que trois kilomètres et les pentes ne sont pas raides (maximum 6%). Deux kilomètres de descente m’amènent au kilomètre 5 à l’intersection des routes QL34 et DT212. C’est ici que j’avais initialement prévu de passer la nuit. Il y a bien un hôtel qui fait restaurant. Il est grand et semble très correct. Il y a aussi un autre restaurant à une centaine de mètres. L’endroit aurait également convenu pour passer la nuit et me restaurer. J’aurais pu y être hier soir avant la nuit car je n’ai pas mis trente minutes pour faire le trajet entre l’hôtel où j’ai dormi et ce deuxième hébergement mais je ne regrette pas d’avoir choisi de faire halte au premier. La chambre était basique mais j’y ai bien dormi. De plus le parcours prévu aujourd’hui est très court et il aurait été un peu stupide de rallonger celui d’hier qui était déjà trop long pour le réduire encore.

Mon parcours quitte ici la route QL34 pour suivre la DT212. La montée commence tout de suite mais, comme pour la première montée, les pentes ne sont pas raides et le revêtement est bon. J’arrive rapidement dans les nuages et le crachin mouillant m’oblige à m’arrêter pour mettre la veste de pluie. Ce passage humide ne dure qu’environ un kilomètre mais je garde la veste de pluie car j’ai bien sué dessous et je risque d’avoir froid si je l’enlève. Dans le dernier kilomètre de montée les pentes sont plus fortes avec des passages à 9%.

Ensuite c’est tout en descente jusqu’à Phia Den. Phia Den est le nom qui est indiqué sur les bornes kilométriques et ce doit être le nom exact du village. Les cartes Google indiquent Tunh Cong comme nom de ce lieu. Ce doit être encore une erreur de Google mais j’ai gardé ce nom entre parenthèses pour que ceux qui le souhaitent puissent situer l’endroit sur une carte Google. Les deux hébergements signalés sur les cartes Google existent bien et sont à l’endroit prévu. Ils ont par contre tous les deux les grilles fermées.

Je n’arrête devant le deuxième qui semble mieux vu de l’extérieur et je demande à des enfants qui sont venus voir de près mon vélo. Ils comprennent tout de suite l’usage et le fonctionnement du traducteur vocal Google et je peux poser mes questions. L’hôtel est bien ouvert mais les propriétaires habitent la maison en dessus et il faut monter quelques escaliers pour leur demander une chambre. J’essaie de leur demander s’il y a des hébergements plus bas dans la vallée car il n’est que midi et demi et je pourrais encore rouler quelques heures. Ils répondent qu’ils ne savent pas. Ils sont six garçons et filles d’une dizaine d’années environ et ils s’amusent à répéter les phrases que je prononce en français. Ils devraient tous être capable d’apprendre rapidement et bien le français car lorsque je les entends répéter ce que je viens de dire j’ai l’impression de m’entendre parler. Tous les mots sont rendus fidèlement. Lorsque j’ai terminé avec mes questions le « meneur » du groupe veut que nous frappions la paume des mains (leur façon de dire au revoir probablement) avant qu’ils ne continuent leur chemin.

Je tente ma chance avec un adulte pour essayer nouveau de savoir s’il y a des hébergements pas trop loin dans la direction de Ba Be où je vais demain. Il me dit qu’il y en a à Ba Be et que c’est à 100 kilomètres. Google indique en effet de nombreux hébergements à Ba Be qui semble être une ville touristique au bord d’un lac mais mon parcours de demain ne fait que 67 kilomètres. Il y a donc au minimum une erreur sur la distance dans sa réponse. De plus Google indique un hébergement à environ 40 kilomètre d’ici. Le temps est incertain et je commence à avoir froid avec mon maillot mouillé sous la veste de pluie. Si je continue ce sera environ 70 kilomètres aujourd’hui et 25 demain et si je m’arrête ici ce sera l’inverse. Dans le deux cas il y aura une étape courte. Le seul moyen de l’éviter serait d’aller jusqu’à Ba Be aujourd’hui. Il est peut-être encore possible d’y être avant la nuit car il y a encore presque 20 kilomètres de descente. Les cinquante kilomètres restants sont en dents de scie et je n’ai aucune idée des pentes. Si elles sont faibles la vitesse moyenne peut être élevée. Par contre si elles sont raides ce sera une moyenne de montagne. Je suis en avance d’une bonne semaine sur mon programme et je préfère rester dormir ici.

Les propriétaires de l’hôtel sont bien dans la maison en dessus. Les chambres sont à 150 000 Dongs. Elles sont plus grandes que celle de cette dernière nuit mais la salle de bain avec eau chaude est commune à quatre chambres. Il y a le wifi et un ventilateur (bien inutile car il ne fait qu’environ 20 degrés). Les chambres sur l’arrière n’ont pas de vue. Celles sur l’avant (coté route) ont une belle vue sur la montagne mais ce n’est pas le jour idéal pour en profiter. Je prends quand même une chambre côté rue.

Demain c’est un parcours de 68 kilomètres qui me conduira à Ba Be. Après une vingtaine de kilomètres de descente ce sera en dents de scie dont plusieurs avec une centaine de mètres de dénivelé.

 

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