Vietnam Sud (2)

J07 — Jeudi 11 janvier 2018 – Vi Thanh – My Hung

Distance parcourue : 76,03 Km - Moyenne : 15,74 Km/h

Dénivelé montant : 94 m - Pente montante Maxi : 4 %

Dénivelé descendant : 94 m - Pente descendante maxi : 3 %

Altitude départ : 14 m - Altitude arrivée : 14 m - Altitude Maxi : 14 m

https://www.bikemap.net/fr/r/4287512/

Je me réveille encore avant le réveil vers 6h30 ce matin. Je quitte l’hôtel vers 7h15 et je continue ma route en direction de Rach Ghia. La pluie d’hier a cessé et la route est sèche.

Les 40 premiers kilomètres sont sur de bonnes routes assez peu fréquentées mais avec parfois un assez fort vent de face. Ensuite à partir de Minh Luong c’est presque toujours en agglomération avec beaucoup de circulation. Il y a quand même quelques kilomètres en ville sur de très larges avenues presque désertes à Rach Ghia.

J’avais prévu de m’arrêter à Rach Ghia mais j’y suis vers midi et je n’ai fait que 65 kilomètres. Il reste plus de 90 kilomètres jusqu’à Ha Tien qui est mon objectif pour demain. Je vois beaucoup d’hébergements depuis 25 kilomètres et je pense que cela va continuer après Rach Ghia. Je décide donc de continuer ma route pour équilibrer un peu mieux les distances a parcourir aujourd’hui et demain.

Avant de continuer je fais une petite pause avec un jus de canne. Il y a beaucoup d’enfants autour du petit commerce de rue. Ils se bousculent pour me dire le prix « Nam » (cinq). Ceux qui connaissent les chiffres en anglais me disent « five ». Depuis le début du voyage j’ai toujours payé le jus de canne 5 000 Dongs. Je connais donc son prix. J’essaie de leur faire dire les autres chiffres en Vietnamien mais je n’y arrive pas. Pour l’instant je ne les ai pas mémorisés. Ce serait pourtant bien utile car beaucoup de commerçants ne parlent que le vietnamien et tous n’ont pas le réflexe de montrer le prix avec des billets qu’ils ont dans leurs poches. Savoir le prix de ce que l’on envisage d’acheter est donc parfois un peu compliqué.

Au kilomètre 76 (environ 12 kilomètres après l’hôtel où j’avais prévu de dormir à Rach Ghia) je vois une guesthouse (Nha Nghi) sur la gauche. Je n’arrête pour demander le prix des chambres. La dame qui est à l’accueil m’installe sur un siège en face d’un ventilateur pendant qu’elle va chercher le patron des lieux (je suppose qu’il faisait la sieste). Il arrive et dégaine son smartphone pour me poser la première question. Il faudrait peut-être que je m’inquiète de mon aspect qui doit être bizarre après une journée au soleil car après le siège et le ventilateur j’ai droit à une question en chinois (je n’ai pas compris mais j’ai reconnu les caractères). Pour simplifier les choses je prends mon smartphone et pose la question en faisant traduire du français au vietnamien. Ca va tout de suite mieux et on se comprend. La chambre sans fenêtre avec eau chaude (plutôt tiède), climatiseur, ventilateur et wifi est à 120 000 Dongs (moins de 4,5 Euros). Il y a un garage pour le vélo. La chambre est au rez-de-chaussée et c’est plus pratique pour les bagages. Tout est parfait pour moi et je passerai la nuit ici.

Demain je poursuis ma route jusqu’à Ha Tien. Cette ville est proche de la frontière cambodgienne. Je n’irai pas au Cambodge cette année. Je remonterai au nord en longeant la frontière pour ensuite rejoindre la côte en dessus de Ho Chi Minh Ville et la suivre jusqu’à Dong Ha (au nord de Hué). Je n’ai peut-être pas fait un choix très judicieux car je viens de regarder la météo et pour les 15 jours qui viennent il y a un fort vent du nord sur la côte. Je risque donc de me retrouver avec un vent de face sur toute cette partie du parcours.

 

J08 — Vendredi 12 janvier 2018 – My Hung – An Giang (Tinh Bien)

Distance parcourue : 114,26 Km - Moyenne : 14,71 Km/h

Dénivelé montant : 196 m - Pente montante Maxi : 4 % (11 % sur certains ponts)

Dénivelé descendant : 189 m - Pente descendante maxi : 4 % (11% sur certains ponts)

Altitude départ : 14 m - Altitude arrivée : 21 m - Altitude Maxi : 64 m

https://www.bikemap.net/fr/r/4288288/#/z10/10.3552528,104.842885/google_roadmap

Je suis prêt à quitter l’hôtel un peu avant 7 heures ce matin mais il n’y a personne pour me rendre mon passeport ni pour ouvrir le garage où est parqué mon vélo. Je trouve un homme qui fait le ménage dans un local séparé de l’hôtel. Il n’a pas la clé du garage et ne s’occupe pas des passeports non plus mais il monte à l’étage et redescend en me faisant signe d’attendre un moment. La dame ne tarde pas à descendre à son tour. Elle a encore les yeux tout endormis. Elle me rend mon passeport et ouvre le garage. L’homme au smartphone d’hier arrive lorsque je suis prêt à partir. Il ressort son smartphone pour me dire que suis resté 17 heures et que suis en dépassement. Encore un qui tente le coup mais ça ne marche pas. Certains établissements font un prix réduit pour un départ au plus tard à 7 heures mais ils le disent à l’avance. De plus j’aurais pu partir avant 7 heures s’il y avait eu quelqu’un à la réception. Pour les autres la sortie doit se faire à midi au plus tard ou pour ceux qui indiquent 24 heures c’est à l’heure d’arrivée le lendemain. Bref son histoire ne tient pas et il le sait. Il suffit que je dise « Non » pour que la conversation change. Mon casque est attaché sur le porte-bagages arrière et il me demande pourquoi je ne le mets pas sur ma tête. Il n’a pas tort c’est bien sur ma tête qu’il devrait être. Je lui explique qu’il fait trop chaud pour porter un casque. Lorsque je le quitte il me dit « see you again ». Une façon de me dire d’oublier sa petite tentative pour me faire payer deux fois et de revenir.

Les cinquante premiers kilomètres sont le plus souvent en agglomération et il y a pas mal de circulation. C’est un avantage pour manger et boire car les commerces ne manquent pas. Par contre ce n’est pas l’idéal pour le vélo. J’ai repéré hier une petite route qui devrait raccourcir le parcourt et être plus agréable. Dans un village au kilomètre 51,5 il y a un petit bac qui traverse la rivière et qui devrait conduire à la petite route en question. L’embarquement est un peu compliqué car le bac est petit et les motos ont du mal pour y faire demi-tour. Je rentre dans les derniers et comme je vois que je ne pourrais pas retourner mon vélo sur le bateau je le tourne avant d’embarquer. On est serré comme des sardines sur le bateau mais la traversée est courte. La personne qui s’occupe de faire payer prend un billet de 1000 Dongs (environ 4 centimes) dans mon porte-monnaie. Habituellement les traversées coûtent entre 3 000 et 5 000 Dongs.

Je ne regarde pas mon GPS et je pars sur la route bétonnée et étroite. C’est beaucoup plus agréable que la route malgré le fort vent de face. Il est présent depuis le départ mais maintenant il est vraiment en face et souffle fort. Après une quinzaine de kilomètres j’arrive à un point où j’ai trois possibilités. Soit prendre un pont presque en bon état sur ma droite et continuer dans la même direction mais en changeant de rive du bras de rivière que je suis depuis le bac. Soit prendre un pont en mauvais état en face et continuer dans la même direction et sur la même rive. Soit prendre à 90° sur la gauche et aller je ne sais où. Ce n’est qu’à ce moment que je sors le GPS et que je m’aperçois de mon erreur de parcours. A la sortie du bac il aurait fallu que je prenne à 90° sur la gauche pour suivre une petite route avec une rivière sur la gauche ou plutôt que je prenne un autre bac ou un pont qui figure sur les cartes Google mais que je n’ai pas vu pour suivre la même rivière sur l’autre rive. Après 15 kilomètres sur une route perpendiculaire je me suis sérieusement éloigné de Ha Tien où je prévoyais d’arriver. Si je prends la route à ma gauche je vais rejoindre une route qui y conduit mais il faudra faire encore environ 20 kilomètres. Par contre si je continue dans la même direction encore 15 kilomètres je vais rejoindre l’itinéraire prévu pour demain à plus de mi-parcours (au kilomètre 45 environ sur un parcours qui en faisait 95). Comme je n’ai rien de particulier à voir à Ha Tien c’est tentant et je me laisse tenter. Il reste donc à choisir quel pont emprunter. Le pont de droite bien que très éloigné de l’état neuf semble plus praticable. Il est donc probable qu’il conduise aussi à une route en meilleur état. Je choisis donc le pont de droite et le changement de rive. Comme le pont est étroit et très pentu j’y vais en poussant le vélo. Les parties montantes et descendantes les plus raides ont été renforcées avec des treillis en fer à béton. Il n’y a donc pas de risque de passer une roue ou un pied à travers une planche cassée. En haut c’est moins bien et il y a beaucoup de planches cassées. Il convient donc de faire attention ou on met les roues et les pieds. Les motos passent à fond sans se soucier de cela mais ils doivent connaitre par cœur les trous à éviter.

Comme prévu j’arrive après une quinzaine de kilomètres au kilomètre 45 de mon parcours de demain. Je suis alors au kilomètre 80 et je continue en direction de Chau Doc en guettant les hébergements. J’en trouve au kilomètre 106 à Tinh Bien mais le premier n’est pas bien et la chambre avec ventilateur est à 120 000 Dongs. Comme c’est un vrai sauna lorsque j’y entre je pense qu’il faudra quelques heures de ventilateur avec la porte ouverte pour que je puisse y dormir. Je décide donc de chercher autre chose. Les deux autres hôtels que je visite ne sont pas chauds pour recevoir des étrangers. On est ici à un point de passage avec le Cambodge et la police fait peut-être des contrôles réguliers. Ils ne connaissent peut-être pas les démarches à faire pour déclarer des étrangers et veulent éviter les problèmes. Ils m’indiquent qu’il y a des hôtels à 7 kilomètres d’ici en direction de Chau Doc. C’est la bonne direction même si ce n’est pas route que j’avais prévu de suivre.

Il y a une petite montée pour y arriver. Lorsque j’y arrive je m’arrête au premier hébergement que je trouve « Nha Tro » (je ne savais pas que c’était aussi des hôtels). Ils ont des chambres avec climatisation, ventilateur, eau chaude plutôt froide, wifi et stationnement pour le vélo à 150 000 Dongs. Je ne cherche donc pas plus loin. Pour ne rien gâter les gens qui s’en occupent sont agréables et il y a des restaurants avec des gens agréables aussi en face.

Je suis encore à une vingtaine de kilomètres de Chau Doc et le parcours suivant fait 114 kilomètres. Pour demain ce sera donc probablement Chau Doc plus une partie du parcours suivant en espérant qu’il y aura des hébergements en cours de route.

 

J09 — Samedi 13 janvier 2018 – An Giang (Tinh Bien) – Tan Phuoc

Distance parcourue : 77,05 Km - Moyenne : 13,88 Km/h

Dénivelé montant : 86 m - Pente montante Maxi : 3 %

Dénivelé descendant : 87 m - Pente descendante maxi : 3 %

Altitude départ : 21 m - Altitude arrivée : 20 m - Altitude Maxi : 21 m

https://www.bikemap.net/fr/r/4288889/#/z10/10.7248178,105.2604/google_roadmap

Je quitte l’hôtel vers 7h15 ce matin et je continue le parcours en direction de chau Doc. Il y a toujours un assez fort vent de face. Ce sera ainsi jusqu’au kilomètre 40 environ.

J’arrive rapidement à Chau Doc. C’est une assez grande ville et il y a beaucoup d’hôtels mais je traverse la ville à une heure où je n’ai pas à me soucier d’hôtel.

Au kilomètre 18 environ il faut prendre un ferry pour traverser un gros bras de rivière (2 000 Dongs). Ce sera encore la même chose dans la ville suivante une vingtaine de kilomètres plus loin. Le prix sera encore de 2 000 Dongs. C’est moins cher que les petits bacs qui sont souvent à 3 000 Dongs ou plus.

Avant de prendre le second ferry j’ai un peu hésité. Je ne suis qu’au kilomètre 40 mais c’est la dernière grande ville sur mon parcours. La prochaine est à environ 90 kilomètres. Si je ne trouve pas d’hébergement en route ce sera encore une longue étape de 130 kilomètres aujourd’hui. Par contre si je cherche un hébergement ici je n’aurai fait que 40 kilomètres aujourd’hui et l’étape de demain fera 90 kilomètres. Ce n’est pas très équilibré et je préfère continuer car le risque de ne pas trouver d’hébergements en route est faible. Il y en a eu régulièrement sur le parcours jusqu’ici. La région est d’ailleurs très peuplée. En dehors des villes ce n’est pas vraiment le désert humain et il y a presque toujours des maisons sur le bord de la route. Il y a aussi énormément de vendeurs ambulants qui poussent une charrette à bras remplie de marchandises divers (vêtements, ustensiles de cuisine, fruits, légumes, viande, poisson etc…). Comme la route n’est pas large cela ne facilite pas la circulation. Heureusement les voitures et camions ne sont pas nombreuses et les motos se faufilent facilement à droite ou à gauche des charrettes.

Je continue donc ma route dans ce décor jusqu’au kilomètre 70 sans me soucier des hébergements. Ensuite je les recherche et je fais même quelques petits détours. Les premiers Na Tro que je vois ne me conviennent pas trop car ils sont un peu trop éloignés des restaurants. Vers le kilomètre 76 je traverse une petite ville avec un marché et deux panneaux qui indiquent de Na Tro un peu décentrés à droite et à gauche. Je passe d’abord devant les deux qui ne sont distants que de quelques centaines de mètres. Le second m’inspire plus et je demande le prix avec l’aide du traducteur vocal Google. La dame m’annonce 120 000 Dongs et me conduit à la chambre la plus éloignée. Il y a la climatisation, l’eau chaude, un WC à la Turc, une table et deux chaises. C’est correct et je prends la chambre. Après la douche je vois les tarifs qui sont affichés dans la chambre. Les chambres avec ventilateur sont à 70 000 Dongs mais elles ne m’ont pas été proposées. Les tarifs de 70 000 Dongs pour les chambres avec ventilateur et de 120 000 Dongs pour les chambres avec climatiseur sont pour une occupation de 12 heures (selon le traducteur Google). Pour 24 heures cela passe respectivement à 100 000 et 180 000 Dongs. Il existe donc bien des hébergements qui donnent des prix pour 12 heures d’occupation. Je pense quitter l’hôtel demain vers 7 heures. Comme je suis arrivé vers 15 heures cela fera environ 16 heures d’occupation. Je verrai comment cela se passe et si on me demande plus de 120 000 Dongs je ferai celui qui ne comprend pas. La dame ne m’a d’ailleurs pas expliqué cela alors qu’il est facile de s’expliquer avec le traducteur vocal Google. Rien de grave car la différence de prix n’est que de 2,2 Euros environ. Cependant 60 000 Dongs c’est environ le budget nourriture pour une journée (3 repas à 20 000 Dongs).

Il devrait rester moins de 60 kilomètres à parcourir demain pour arriver à Kien Turong. Ce sera comme hier et aujourd’hui un parcours assez proche de la frontière cambodgienne.

 

J10 — Dimanche 14 janvier 2018 – Tan Phuoc – Thanh Phuoc

Distance parcourue : 85,21 Km - Moyenne : 15,04 Km/h

Dénivelé montant : 60 m - Pente montante Maxi : 3 %

Dénivelé descendant : 62 m - Pente descendante maxi : 3 %

Altitude départ : 20 m - Altitude arrivée : 18 m - Altitude Maxi : 20 m

https://www.bikemap.net/fr/r/4289526/#/z10/10.7915315,105.810705/google_roadmap

Je me suis couché tôt hier soir et je suis réveillé à 5h45 ce matin. Je quitte l’hôtel à 6h20. La tenancière me rend mon passeport et je la paie avec un billet de 200 000 Dongs. Elle me rend 80 000 Dongs ce qui fait bien la nuit à 120 000 Dongs comme convenu même si je suis resté plus de 15 heures.

Je profite de la fraicheur matinale pour faire défiler les kilomètres. Je fais quand même une pause repas au kilomètre 10 environ dans un petit restaurant de rue installé sur une place. Il y a beaucoup de monde malgré l’heure matinale. Comme souvent il n’y a qu’un seul choix. C’est une assiette de riz avec des herbes et deux morceaux de viande. Comme il y a du monde à toutes les tables je m’installe avec des jeunes vietnamiens. Cela aussi c’est courant et même s’il y a des tables libres il est fréquent que quelqu’un vienne s’installer en face de moi. Je me rends compte qu’ils parlent de moi mais je ne comprends pas ce qu’ils disent. La question de l’âge ne tarde pas à arriver comme presque tous les jours. Pour demander l’âge celui qui pose la question met une main le plus haut possible en dessus de sa tête comme une toise. Pour répondre il suffit de tracer les chiffres sur la table. Comme toujours cela déclenche des réactions qui me semblent admiratives. Pourtant il n’y a pas de quoi car je vois souvent des gens qui doivent être plus âgés que moi travailler durement dans les rizières. C’est à ce moment que la serveuse m’apporte un grand verre de thé. Est-ce en rapport avec mon âge ou juste parce qu’elle sait que les étrangers se servent rarement seuls comme le font les gens du pays ? Je paie 15 000 Dongs ce qui me semble peu en comparaison avec le contenu de l’assiette. Comme je tournais le dos à la cuisine je n’ai pas vu payer d’autres personnes et je ne sais pas si c’est le prix normal ou un « privilège » pour vieil étranger qui visite le pays en vélo. Si c’est le cas c’est rare car le « privilège » habituel des étrangers est plutôt de payer un peu plus que les autres.

J’arrive ensuite assez vite à Kien Turong au kilomètre 60 environ. Je ne traverse qu’une petite partie de la ville qui est principalement de l’autre côté d’un bras de rivière. Il y a beaucoup d’hébergements et c’est ici que j’avais prévu de faire étape mais il n’est pas encore 11 heures et je continue en avançant sur mon itinéraire de demain.

Après Kien Turong je suis une petite route avec peu d’habitations et pas de restaurants. J’en trouve quand même un après une quinzaine de kilomètre et j’y prends mon repas de midi.

Dix kilomètres plus loin je traverse une petite bourgade. Il y a un Nha Nghi quelques centaines de mètres avant et un Nha Tro signalé au centre à 50 mètres à droite. Je vais donc le voir. La tenancière me propose une chambre dans le même style que celle de la nuit passée avec la climatisation et la douche froide (l’eau du robinet est tiède) à 150 000 Dongs. Comme elle a palabré longtemps avec sa voisine avant de me dire un prix je suppose que c’est un prix « spécial riche étranger ». Je lui fais donc la remarque que c’est cher pour une chambre sans douche chaude et que je suis d’accord pour prendre la chambre à 120 000 Dongs (je pense que j’aurais pu tenter le 100 000 Dongs). Elle me dit d’accord et me demande mon passeport. Tous ces échanges se font de façon très fluide en utilisant le traducteur vocale Google. Merci Google pour ce merveilleux outil qui abat la barrière de la langue. J’ai bien précisé en demandant le prix que je partais demain matin vers 7 heures. Je verrai au moment de payer si la tenancière se souvient du prix que nous avons convenu.

Demain je continue en direction de Cu Chi dont je dois être à environ 68 kilomètres.

 

J11 — Lundi 15 janvier 2018 – Thanh Phuoc – Cu Chi

Distance parcourue : 69,22 Km - Moyenne : 15,11 Km/h

Dénivelé montant : 116 m - Pente montante Maxi : 4 %

Dénivelé descendant : 103 m - Pente descendante maxi : 4 %

Altitude départ : 18 m - Altitude arrivée : 31 m - Altitude Maxi : 41 m

https://www.bikemap.net/fr/r/4290335/#/z10/10.8199927,106.297615/google_roadmap

Je me réveille vers 6h30 ce matin et je rends les clés de la chambre à 6h55. Je paie avec un billet de 200 000 et je récupère 80 000 Dongs en retour. Le prix de 120 000 Dongs convenu hier a bien été respecté.

Je prends la route à 7 heures sonnantes et après 3 kilomètres de route étroite mais goudronnée je me retrouve sur un bon chemin empierré. Ça roule bien mais c’est un peu poussiéreux. Il y a bien quelques personnes qui arrosent quelques mètres devant chez eux mais cela ne change pas grand-chose.

Je fais ma pause petit déjeuner au kilomètre 10 environ dans un restaurant un peu isolé mais qui a beaucoup de clients. La plupart se contentent de boire du thé. Comme toutes les tables sont occupées je m’installe avec une dame âgée mais bien habillée, les cheveux bien coiffée et les sourcils parfaitement épilés. Je commande une soupe de nouille avec de la viande (pas difficile, il n’y a que cela) et ma compagne de table me prépare les couverts. Elle essuie minutieusement les baguettes et la cuillère avant de les poser sur une petite coupe qui est sur la table. C’est ce que semble faire les vietnamiens. Les baguettes et les cuillères sont pourtant lavées mais il est vrai qu’ensuite elles sont exposées à la poussière et autres pollutions. L’ambiance est bon enfant et ma présence à côté de la dame semble amuser la compagnie. Après la soupe je commande un café qui met un peu de temps à arriver. Il est servi dans un petit verre surmonté d’un petit récipient métallique qui contient la poudre sur laquelle l’eau chaude a été ajoutée. Le tout est surmonté d’un petit couvercle (c’est une mini cafetière à l’ancienne). Lorsque tout le café est passé dans le verre il faut retourner le couvercle et poser le récipient qui contient la poudre dessus pour que le reste d’eau ne coule pas sur la table qui a été nettoyée avant le service du café. Un grand verre de glace, du sucre en poudre et une théière viennent avec. La plupart des vietnamiens versent le café dans la glace et le boivent glacé. Je le bois chaud avec un peu de sucre. C’est un café fort et épais qui n’a pas le goût de celui que nous avons l’habitude de boire mais il me convient et le café me manquait un peu. Je le bois donc doucement et je dilue le fond du verre avec du thé avant de vider la théière. La soupe coûte 20 000 Dongs et le café 10 000 Dongs.

Je reprends la route accompagné des signes d’au revoir des tenanciers du restaurant et des clients. Le chemin empierré se termine au kilomètre 13 environ. Ensuite c’est une route goudronnée avec pas mal de circulation et de camions qui roulent vite.

Nous ne sommes plus au bord du Mekong et le paysage change un peu. L’eau est moins présente et il y a donc moins de rizières et plus de champs d’ananas et d’un petit arbuste avec des fleurs blanches (je pense que c’est des caféiers). Il y a aussi beaucoup de vendeurs de volaille sur le bord de la route. En plus des volailles la plupart vendent d’autres animaux vivants (serpents, escargots, rats). Je m’arrête devant un producteur d’ananas qui en vend au bord de la route. Un bel ananas préparé prêt à manger coûte 10 000 Dongs (environ 0,40 Euros). Je ferai donc mon goûter de 10 heures avec un ananas.

Je m’arrête vers midi et à une petite dizaine de kilomètres avant la fin du parcours dans un restaurant où il y a beaucoup de monde et devant lequel beaucoup de camions sont arrêtés. Je regarde un moment la cuisinière qui dispose une bonne couche de piment dans les bols avant d’y mettre les aliments. Je lui dis grâce au traducteur Google que je voudrais manger pas épicé. Elle écoute et lit la phrase et me fait signe d’aller m’asseoir. Comme elle est très affairée je m’exécute en espérant qu’on me servira quelque chose que je pourrai manger. Le problème ne sera pas les épices mais la quantité. En moins d’une minute j’ai devant moi un bol avec de la viande en sauce, un autre bol avec une autre viande en sauce, un bol avec une tranche de poisson et des légumes, un énorme bol de riz avec un petit bol vide pour y mettre le riz que l’on souhaite manger et un verre vide (la théière est sur la table). Les sauces sont légèrement relevées mais je mange tout sans problème et je fini même le riz. Au final je paie 50 000 Dongs (environ 1,85 Euros). C’est un bon rapport qualité-quantité / prix.

Je reprends la route et moins d’un kilomètre plus loin j’assiste à mon premier accident. J’ai déjà vu beaucoup de dessins sur la route avec des formes de motos et de voitures ou de camions mais cette fois-ci cela s’est passé moins de cent mètres devant moi. Je n’ai pas vu comment cela est arrivé mais j’ai écouté le bruit des pneus du minibus qui freinait et écouté le bruit du choc avec la moto. Avant que je n’arrive sur les lieux les gens qui avaient assisté à la scène avaient déjà transporté la victime sur le bord de la route et ramassé ses affaires personnelles (sac à main, téléphone portable). C’était une jeune fille qui était en apparence intacte mais inconsciente. Elle a été transportée par deux personnes. L’une la tenant sous les aisselles et l’autre sous les genoux. Lorsque je suis passé à leur hauteur ils l’avaient assise et lui remuaient les bras. Je ne sais pas si c’était pour la réveiller ou pour vérifier si elle n’avait rien de cassé. Il ne semblait pas y avoir de dégâts importants sur la moto ni sur le minibus. La position de la moto laisse supposer qu’elle traversait la route. Le minibus était sur sa voie. Peut-être que la jeune fille avait mal estimé la vitesse du véhicule. Les minibus roulent souvent vite. Peut-être aussi que le conducteur du minibus était distrait et qu’il a freiné trop tard. La façon de circuler au Vietnam n’autorise pas la distraction. Je ne suis pas resté faire le voyeur mais j’espère que la jeune fille en sera pour une grosse frayeur.

En cherchant un hôtel je passe devant une boutique Viettel. Comme ma carte SIM est enregistrée au nom d’un chinois qui est né en 1976 et qui possède à son nom une multitude de carte SIM Viettel (on voit cela en envoyant « TTTB » au 1414) je décide d’y entrer. Cette situation doit être courante pour les touristes car ils me conseillent de rester comme cela et de revenir les voir si jamais ça ne marche plus. Comme je ne passe pas tous les jours devant une boutique Viettel j’insiste un peu et ils me demandent mon passeport pour faire l’enregistrement. C’est un peu compliqué. Il faut signer un document et se faire prendre en photo. Il y a des gens devant moi et je sors environ une demi-heure plus tard avec la carte SIM à mon nom. Plus tard à l’hôtel je vérifie (une autre code à envoyer) combien il me reste de données. Il reste 3,5 Go, ça c’est bon. Par contre la carte a été enregistrée au nom du chinois le premier janvier soit trois jours avant que je ne l’achète. C’est donc trois jours de perdus pour moi.

Je m’arrête à l’hôtel qui est au bout de ma trace préparée. C’est en dessus du niveau des derniers jours mais le prix reste raisonnable à 200 000 Dongs (environ 8 Euros). L’hôtel est grand et propre. Le vélo est à la réception avec les autres véhicules à deux roues. La chambre est grande avec climatiseur, ventilateur, réfrigérateur, table et deux fauteuils, eau chaude et bonne literie. Par contre le téléviseur est un ancien modèle alors que dans les hôtels nettement plus bas en gamme ce sont presque toujours des téléviseurs modernes à écran LCD. Pour moi ce n’est pas un problème puisque je ne regarde pas la télévision. Je m’installe ici pour la nuit.

Demain je continue avec normalement un parcours de 55 kilomètres environ jusqu’à Bien Hoa.

 

J12 — Mardi 16 janvier 2018 – Cu Chi – Bien Hoa

Distance parcourue : 59,27 Km - Moyenne : 15,25 Km/h

Dénivelé montant : 162 m - Pente montante Maxi : 4 %

Dénivelé descendant : 138 m - Pente descendante maxi : 3 %

Altitude départ : 31 m - Altitude arrivée : 55 m - Altitude Maxi : 55 m

https://www.bikemap.net/fr/r/4290925/#/z10/10.9606066,106.680625/google_roadmap

Le parcours prévu pour aujourd’hui est court alors je profite un peu de la bonne literie de l’hôtel en me levant vers 7h30. Je quitte l’hôtel vers 8h10 et prends la route vers 8h30 après avoir pris le petit déjeuner dans un restaurant proche.

La petite rue que j’avais prévue de suivre en début de parcours ne semble pas exister. J’ai fait deux fois le tour du quartier et je ne l’ai pas trouvée. Je me résigne donc à faire le 4 premiers kilomètres sur la QL22 au milieu de la circulation et dans les gaz d’échappement. Du kilomètre 4 au kilomètre 20 environ le parcours sera sur des petites routes tranquilles mais avec beaucoup de changement de direction. Ensuite ce sera à nouveau de grandes routes très fréquentées jusqu’au bout à l’exception de quelques kilomètres plus tranquilles. Aujourd’hui aura donc été une journée en ville.

Une petite erreur de parcours me fait passer devant une grande église. Je fais une photo de l’extérieur mais je ne la visite pas.

Vers midi je fais une petite pause dans un café devant lequel est installée une dame qui fait des frites avec des patates douces et des beignets à la banane. J’achète trois beignets pour 10 000 Dongs et elle insiste pour que je m’installe à une table qui est à côté d’elle. C’est au bord de la route et on bénéficie des bienfaits des échappements mais une petite pause à l’ombre ne devrait pas me faire de mal. Le café a aussi quelques tables au bord de la route mais les clients sont plutôt installés à l’ombre sous un abri à l’arrière et dans des hamacs. La plupart ne boivent pas de café mais un soda avec de la glace. L’objectif de la pause pour eux est certainement de se rafraîchir mais aussi de faire la sieste. Le pays est bien organisé pour cela car il y a une salle de hamacs dans presque tous les cafés.

La dame a un smartphone moderne et elle maitrise bien « Google traduction ». Une fois qu’elle connait ma nationalité on peut communiquer par écrit car elle utilise Google traduction hors ligne. Français = Phap en vietnamien, je ne sais pas pourquoi les français sont affublés de noms bizarres dans presque tous les pays de la région. Les autres nationalités sont le plus souvent désignées par leur nom en anglais. Un jeune homme vient acheter un sachet de frite à la patate douce et il engage la conversation. J’ai mon smartphone avec Google traduction en ligne (avec reconnaissance vocale donc) et nous conversons un moment avec le traducteur. Il n’a pas de problème non plus pour changer de langue, parler et corriger si nécessaire. J’explique mon voyage et je distribue quelques cartes de visite. Je donne aussi mon âge bien entendu. La dame a 60 ans. Elle a une sœur qui est mariée avec un américain éleveur de poulet. Elle est déjà allée aux USA et montre des photos prisent d’avion et aussi des photos de son jeune neveu américain. Je fais une photo avant de partir avec mes interlocuteurs vietnamiens devant l’enseigne du restaurant. Entre temps j’ai bu un café et du thé mais pas fait la sieste.

Avant la fin du parcours je passe devant une petite pagode. Je m’y arrête un moment pour boire et profiter de l’ombre. L’hôtel qui est au bout de la trace me semble un peu luxueux et je continue sur la route de demain sans m’y arrêter. Il y a beaucoup d’hébergement sur la route et en trouver un ne devrait pas être un problème. Je m’arrête devant un « NHA NGHI » moins de deux kilomètres plus loin. Il propose des chambres avec ventilateur à 140 000 Dongs. La chambre est grande, il y a l’eau chaude, le vélo est garé en arrière de la réception devant une caméra de surveillance, En ouvrant la fenêtre il y a une vue sur l’arrière du bâtiment avec de la verdure (c’est mieux et moins bruyant que côté route). L’émetteur wifi qui est devant la chambre n’est pas connecté à Internet. IL suffirait peut-être de le redémarrer mais il est au plafond et inaccessible. Les jeunes qui s’occupent de l’établissement me disent de ma connecter à un autre émetteur. Ça marche bien en bas mais dans la chambre le signal est trop faible et c’est très lent. J’utiliserai donc mon téléphone comme point d’accès à Internet pour le PC. S’il me reste des données non utilisées le 31 janvier elles seront perdues alors autant les utiliser. Si j’ai utilisé le 5 Go avant le 31 janvier ce sera ensuite débit réduit mais je ne pense pas que cela arrive car il me reste encore 3,5 Go.

Demain le parcours jusqu’à Ghia Ray devrait faire environ 70 kilomètres. Les 20 premiers kilomètres au moins seront en ville et plus de moitié du parcours sur de grands axes.

 

J13 — Mercredi 17 janvier 2018 – Bien Hoa – Gia Ray

Distance parcourue : 72,67 Km – Moyenne : 14,77 Km/h

Dénivelé montant : 471 m - Pente montante Maxi : 5 %

Dénivelé descendant : 372 m - Pente descendante maxi : 4 %

Altitude départ : 55 m - Altitude arrivée : 154 m - Altitude Maxi : 243 m

https://www.bikemap.net/fr/r/4291547/#/z10/10.9417514,107.14867/google_roadmap

Je me réveille naturellement vers 6h30 ce matin et je quitte l’hôtel vers 7h15. Après environ 1 kilomètre sur la QL1A je la quitte pour suivre des petites rue parallèles et désertes jusqu’au kilomètre 8 environ. Ceci me permet entre autre de passer devant des ateliers de sculptures sur bois. Ensuite jusqu’au kilomètre 43 le plus simple est de suivre la QL1A qui est très fréquentée dans ce secteur. Comme cette portion est en montagnes russes ce n’est pas très agréable de grimper les côtes dans les gaz d’échappement mais je n’ai pas d’autres choix.

Je quitte la QL1A à Long Khanh où je traverse un grand marché. C’est l’occasion d’acheter quelques fruits et quelques beignets afin de reprendre des forces pour les 3O kilomètres restants.

Après Long Khanh (kilomètre 43) ce ne sera presque que des petites routes jusqu’à environ deux kilomètres de la destination où je retrouve la QL1A. Il y a beaucoup moins de circulation qu’en début de parcours. J’espère que ça continuera à diminuer car je la suivrai sur les 90 kilomètres du parcours de demain et je la retrouverai régulièrement avant de rejoindre le Laos.

Lorsque j’arrive à ma destination je poursuis encore environ deux kilomètres sur le parcours prévu pour demain. Je m’écarte d’environ 200 mètres du parcours par une petite route pour aller voir un « Nha Nghi » (guest house) qui est signalé par un panneau. Après les 200 mètres il y a quelques maisons, un minuscule marché et deux hébergements. Je demande au premier qui est sur ma route (l’autre est 10 mètres plus loin). Les chambres avec ventilateur sont à 100 000 Dongs (mois de 4 Euros). Elles sont grandes et claires. La literie est bonne. Il y a en plus une table et deux chaises ainsi que le wifi. Le vélo passera la nuit dans la chambre avec moi ce qui est idéal car il n’y a pas besoin d’enlever ni de transporter les sacoches. Il faudra par contre que je fasse environ 400 mètres (2 x 200) à pieds si je veux manger ce soir.

Demain ce sera donc environ 90 kilomètres sur la QL1A jusqu’à Phu Thuy (ville côtière).

 

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